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Allocution du Président Zine El Abidine Ben Ali Président de la République Tunisienne devant le Sommet Arabe Economique, Social et de Développement (Koweit, 19-20 janvier 2009)
Au Nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux Altesse et cher frère, Cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, Emir de l'Etat du Koweit frère, Majestés, Excellences, Altesses, Excellences, Son Excellence, M. Amr Moussa, Secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, Mesdames, Messieurs, Il m'est agréable d'exprimer, tout d'abord, mes vifs remerciements et mon entière considération à Son Altesse, notre cher frère, Cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, Emir de l'Etat du Koweit, pour les marques de réelle hospitalité et d'accueil fraternel qu'il nous a réservées dès le premier moment où nous avons foulé le sol du Koweit frère, et qui témoignent des vertus authentiques de ce pays. Il me plaît, également, de rendre hommage à l'Etat du Koweit et au Secrétariat général de la Ligue des Etats arabes pour les grands efforts qu'ils ont déployés en vue d'assurer les meilleures conditions de réussite à ce Sommet économique, qui marque une étape importante sur la voie de l'unification de nos rangs et la promotion de notre action arabe commune. Le présent Sommet se tient à un moment difficile et délicat pour notre nation arabe, qui se trouve confrontée à des défis majeurs. Les événements de Gaza sont venus, à l'heure même où nous nous apprêtions à tenir notre premier sommet économique, accaparer notre attention et s'installer au premier rang de nos préoccupations. Nous voulons, à cette occasion, affirmer un principe intangible de la politique de la Tunisie, à savoir que la cause palestinienne a été et demeure notre cause personnelle qui bénéficie de la priorité et que nous veillons à traiter avec toute la sagesse et toute la lucidité qui s'imposent. Durant toutes les étapes par lesquelles cette cause a eu à passer, nous avons toujours continué d'être un élément de dialogue et de consensus entre frères, en même temps qu'une force d'appui et de soutien pour nos frères palestiniens, dans leur lutte légitime pour la liberté, la dignité et l'établissement de leur Etat indépendant. Nous avons la ferme conviction qu'il est impératif d'assurer le consensus, l'unanimité et l'efficience dans le traitement de nos problèmes et, tout particulièrement, de notre cause première, la cause palestinienne.. Nous réitérons, à cette occasion, et en toute clarté, notre position concernant la condamnation de l'agression sauvage perpétrée contre Gaza et de la situation de blocus, de destruction, de mort et de blessures affectant des milliers de civils, en violation flagrante de toutes les lois internationales et de toutes les valeurs humaines. Je tiens à souligner que le soutien le plus fort que nous puissions apporter à nos frères palestiniens en ces circonstances difficiles, réside dans l'unité de nos propos et dans notre option unanime en faveur de l'adoption de décisions pratiques énergiques pour faire face à cette situation. Notre soutien ne sera que plus fort s'il prend appui sur des rangs palestiniens unis et sur l'instauration de la confiance en leur sein, dans un climat de dialogue, de consensus et de prise en compte de l'intérêt national, afin que tous les efforts puissent se concentrer sur la cause primordiale. Nous appelons à la levée de toutes les formes de blocus et à l'ouverture des points de passage, afin de permettre à l'élan humanitaire de parvenir aux victimes de l'agression, de favoriser le retour à la vie normale en terre palestinienne à Gaza, et de donner à sa population la chance de vivre dans la sécurité et la stabilité. Nous appelons également, dans ce même contexte, à ce que notre présent Sommet décide à l'unanimité la création d'un Fonds spécial pour la reconstruction de Gaza et la réparation de tout ce qu'a détruit l'agression israélienne, et cela avec le concours des organismes onusiens concernés et de tous les Etats épris de paix. Nous considérons que le règlement de cette crise doit constituer un nouveau point de départ pour la reprise du processus de paix, dans la progression et la réussite duquel les Etats influents dans le monde ont, à notre avis, un rôle essentiel à jouer, en vue de déboucher sur l'instauration d'une paix équitable, durable et globale. La Tunisie est entièrement disposée à contribuer avec ses frères à tout ce qui émanera de notre présent Sommet et à tous les efforts qui peuvent conduire au renforcement de notre prestige parmi les nations du monde. Elle souscrit à toutes les décisions qui nous placent au niveau des défis auxquels nous sommes confrontés et nous aident à atténuer les souffrances endurées par nos frères palestiniens. Majestés, Excellences, Altesses, Excellences, Mesdames, Messieurs, Les événements qui se produisent dans le monde ont démontré que l'économie a souvent été un outil décisif dans le rapprochement des peuples, dans le renforcement de leurs potentialités, dans l'unification de leurs prises de positions et dans la promotion de leur niveau de développement, dans le cadre d'efforts collectifs et d'intérêts interdépendants qui se consolident en permanence, en un cheminement étudié et selon des étapes bien définies. C'est la raison pour laquelle nous considérons que la tenue de ce Sommet représente un événement marquant qui mérite soutien et appui, tout particulièrement en cette étape décisive que traverse notre nation. La crise financière mondiale en cours a confronté tous les pays, et tout particulièrement les pays en développement, à des défis majeurs et à de multiples difficultés qui ont bouleversé profondément leurs situations économiques. C'est ce qui nous commande de faire preuve de vigilance soutenue et de suivi attentif face aux événements qui se déroulent autour de nous, afin de trouver les meilleures voies qui nous permettent de servir au mieux nos intérêts, de hisser le rendement de nos économies et d'atténuer les effets négatifs de la conjoncture mondiale sur notre région arabe. Ce qu'il convient de noter en premier, dans ce contexte, c'est que la coopération entre nos Etats arabes n'a pas atteint, jusqu'à présent, le niveau requis, ni au plan de l'interdépendance de nos intérêts économiques, ni au plan des investissements arabes dans nos pays, ni encore à celui de notre intégration dans l'espace économique mondialisé, lequel ne fait pas de place aux économies isolées. Cette situation nous incite à hâter le pas en vue de prendre toutes les mesures susceptibles de nous aider à exploiter judicieusement notre vaste espace panarabe pour assurer un écoulement plus fluide des services et des produits d'origine arabe, un flux plus dense des investissements et des capitaux, et une circulation plus aisée des voyageurs, de la main-d'œuvre et des marchandises. Ce qui nous permettrait de réaliser la complémentarité économique entre nos pays, dans le cadre de la Grande zone arabe de libre-échange, et de lever, en prélude à l'émergence d'une union douanière panarabe à l'horizon 2015, puis d'un marché commun arabe, à l'horizon 2020, les ultimes obstacles qui empêchent les échanges commerciaux interarabes d'évoluer d'une manière satisfaisante. Nous sommes tenus, aujourd'hui, de décider des orientations à prendre en vue d'instaurer un partenariat arabe solidaire et durable, et de parfaire l'utilisation de nos richesses naturelles et de nos ressources humaines, tant il est vrai que, de nos jours, nous ne pouvons prétendre au progrès et au bien-être aussi longtemps que notre nation arabe n'aura pas acquis une position solide dans le circuit de l'économie mondiale. Nous nous devons, dans ce contexte, de nous préoccuper davantage de renforcer l'infrastructure dans nos pays, d'accélérer la réalisation des plans de liaison ferroviaire et d'interconnexion électrique, de promouvoir les communi-cations terrestres, aériennes et maritimes, et d'ouvrir la voie à la réalisation de grands projets économiques communs, avec le concours du secteur privé et des fonds et institutions arabes de financement. La hausse excessive des prix des produits alimentaires de base que le monde a connue récemment a accablé nos pays de fardeaux supplémentaires. C'est ce qui nous impose d'œuvrer à réaliser la sécurité alimentaire panarabe, en tant qu'élément essentiel du dispositif de notre sécurité panarabe. Nous nous devons impérativement, à cet égard, d'encourager l'investissement dans le secteur agricole et de lier cet investissement aux transformations primaires et aux industries agro-alimentaires, dans le cadre du partenariat et des contrats de production entre les secteurs public et privé, en vue de contribuer à l'amélioration des performances et du rendement du secteur agricole. La sécurité hydrique du monde arabe représente, elle aussi, l'un des défis majeurs auxquels se trouvent confrontés nos pays. C'est ce qui nous commande de concevoir les formules propres à garantir l'exploitation judicieuse de nos ressources hydriques, de les préserver et de rationaliser leur consommation. La révolution technologique et informatique est l'une des marques évidentes de notre époque et joue un rôle important au service du développement. Aussi sommes-nous appelés à consolider l'aptitude de nos peuples à s'intégrer à la société de l'information, et à assimiler la culture numérique, comme nous sommes tenus à étendre ses techniques à toutes les catégories sociales et à tous les niveaux. Nous sommes impérativement appelés à stimuler les investissements dans le secteur de la recherche scientifique et de l'innovation technologique, s'agissant d'un outil des plus efficaces pour l'amélioration de la rentabilité de l'économie, tout particulièrement dans les domaines de l'industrie, de l'agriculture, de l'énergie, de l'environnement et autres. A cet effet, nous proposons de consacrer à la recherche scientifique au moins 1,5 % du produit intérieur brut de chacun de nos pays, pour aider à l'instauration des incitations et des mécanismes propres à attirer les chercheurs et à créer des centres et des laboratoires opérant dans le cadre d'une stratégie ciblée, reliant les institutions de recherche à leur environnement économique, conjuguant la recherche scientifique fondamentale et la recherche scientifique appliquée, et assurant à nos pays un vaste champ d'échange d'expériences et d'expertises dans ce secteur stratégique. En matière de développement social, je voudrais attirer votre attention sur trois éléments essentiels qui méritent, à notre sens, de bénéficier d'un intérêt particulier. Au premier rang de ces éléments, je citerais l'attention à accorder aux jeunes et à la femme. Pour ce qui est des jeunes, il nous appartient de leur assurer les conditions adéquates d'épanouissement et d'encadrement, d'être attentifs à leurs préoccupations, d'identifier leurs aspirations, et de leur assurer les opportunités d'emploi qui peuvent les aider à s'insérer dans la vie active. En ce qui concerne la femme, nous avons le devoir de lui élargir le champ de participation à la consolidation de l'effort de développement économique et social, et cela tout particulièrement au vu de la prise de conscience croissante de nos pays quant à la nécessité de promouvoir la condition féminine et d'élever son statut au sein de la famille et de la société. Il importe, en outre, que la lutte contre le phénomène de la pauvreté et toutes les formes d'exclusion et de marginalisation bénéficie de la priorité dans nos programmes. Car il ne peut y avoir de prospérité économique sans une politique sociale équitable et équilibrée, assurant les attributs d'une vie décente à tous les individus, à toutes les couches sociales et à toutes les générations. Majestés, Excellences, Altesses, Excellences, Mesdames, Messieurs, La conjoncture mondiale actuelle, avec les défis qu'elle pose, nous commande d'unifier notre démarche politique, pour préserver l'unité des rangs de notre nation et défendre ses intérêts, et nous incite également à interagir avec l'environnement mondial et l'époque qui est la nôtre, et à jeter les ponts de communication et d'échange avec les divers ensembles régionaux, les marchés mondiaux et les pôles d'excellence technologique, partout où ils se trouvent, afin d'acquérir l'avantage compétitif qui est l'apanage des nations évoluées. En conclusion, je forme le souhait de voir nos présentes assises déboucher sur l'institution d'une nouvelle étape de l'action arabe commune, dans tous les domaines, et prie Dieu Tout-Puissant de nous accorder la réussite dans tout ce que nous entreprenons au service du bien-être de nos peuples et de l'invulnérabilité de nos pays.