« Les jeunes entrepreneurs doivent accompagner le pays durant cette phase de transition démocratique », a précisé M. Jalloul Ayed, ministre des Finances. Lors d'un petit déjeuner-débat organisé samedi 11 juin 2011, par le Centre des jeunes dirigeants d'entreprises, le ministre s'est adressé aux jeunes promoteurs tunisiens en les incitant à « voir grand » et combattre « le syndrome de nain » qui a régné dans le pays durant plus de 23 ans. Il a fait savoir que la consolidation de la démocratie passe essentiellement par la réalisation de la prospérité. Cette dernière constitue l'objectif du programme de développement économique et social adopté par le gouvernement pour des investissements de 125 milliards de dollars (environ 172,5 milliards de dinars). Le ministre a indiqué également que le programme demeure incapable de donner des résultats rapides, donc il est nécessaire de gérer la phase expectative en donnant confiance aux jeunes. Il a ajouté que la période de stabilisation de la croissance économique doit durer au moins 5 et 7 ans. Durant cette phase, on doit réaliser des projets de développement concrets, notamment d'infrastructure de base. L'objectif est d'assurer aux jeunes que leur pays leur appartient ainsi que leur avenir. Il s'agit aussi des réformes prévues dans le cadre de ce programme, au sein du système financier et bancaire, le système de l'éducation, l'administration publique, notamment la justice. Ainsi, le ministre a ajouté que la création d'emplois passe nécessairement par l'investissement : « Il est impératif de professionnaliser l'acte d'investir tout en lui offrant un système financier plus fort que l'ancien. Le but est d'assurer le progrès de ce secteur », a-t-il affirmé. Selon M. Ayed, l'absorption du nombre de chômeurs dans le pays nécessite de gros projets d'investissement d'une valeur variant entre 35 et 45 milliards de dinars, d'où la nécessité de confier le financement de ces projets à un « fonds d'investissement pour les générations ». Il a évoqué, également, le projet de création de la caisse des dépôts et des consignations et d'autres dispositifs financiers tels que le cash flow, en dinars tunisiens, accordé par les banques et les IN (investisseurs institutionnels) pour le financement des projets. A noter que le ministère des Finances est en train d'étudier le cadre réglementaire appliqué depuis 3 ans en France pour les microprojets, pour l'adapter prochainement à la Tunisie.