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« L'échec est totalement inadmissible », affirme Jalloul Ayed, ministre des Finances La Révolution tunisienne et la transition démocratique au sommaire de la conférence annuelle du « CSID »
Les panels, les meetings internationaux et l'opinion publique de par le monde mettent en relief l'événement majeur à savoir : la révolution du monde arabe et ses étendues. Le Centre pour l'étude de l'Islam et de la démocratie « CSID » a par la même occasion organisé sa 12ème conférence annuelle autour des révolutions tunisienne et égyptienne et leurs transitions démocratiques. Economistes, représentants des sociétés civiles, des leaders politiques et des membres des gouvernements tunisien, égyptien, syrien et américain ont pris part aux travaux de la conférence tenue dimanche dernier à George Washington University. S'arrêter sur les origines des révolutions tunisienne et égyptienne, supputer sur les chances de la transition démocratique dans les deux pays et voir comment les Etats Unis et les autres acteurs internationaux pourront composer et contribuer pour apporter leur appui afin que s'édifie sur des bases solides la démocratie dans le monde islamique. Radwan Masmoudi, président de la CSID affirme d'emblée que les révolutions tunisienne et égyptienne caressait un rêve ancestral des années durant entachées de corruption et de répression bien orchestrés par les régimes arabes à leurs peuples soumis et exploités et mis à pas sans pitié. Des régimes longtemps soutenus par les pays occidentaux qui croyaient maintenir la stabilité dans la région. « Aujourd'hui les Etats-Unis et les pays du Nord en général réalisent que le changement viendra et nous ne devrons pas avoir peur du changement », ajoute M.Masmoudi. Ouvrant le panel consacré à la Révolution du jasmin et la transition économique en Tunisie, Jalloul Ayed, ministre des Finances a assuré que la Tunisie est en train de réécrire le cours de son histoire et que nous avons la possibilité de créer un système politique démocratique sans corruption et respectant les droits de l'Homme. Par ailleurs, il a mis l'accent sur les priorités du gouvernement de transition notamment en matière de réduction du chômage, de la relance de la croissance économique et de la limitation des disparités régionales. Sauf que « le gouvernement provisoire ne peut résoudre tous les problèmes et répondre à toutes les demandes dans l'immédiat », ajoute le ministre. M.Ayed a jeté la lumière sur le plan de relance économique et sociale et les mesures entreprises par le gouvernement transitoire pour éponger les pertes en soulignant que les changements structurels ne sont pas du ressort du gouvernement provisoire. « Nous pensons que l'étincelle qui a déclenché en Tunisie nous met face à une grande responsabilité de résultat pour être sûrs de la réussite de la transition. L'échec est totalement inadmissible », conclut le ministre des Finances. Mondher Ben Ayed, homme d'affaires et membre du CSID Tunis, a insisté dans son allocution sur la question sécuritaire qui fait encore défaut en Tunisie après la révolution en affirmant que le nombre d'effectifs d'armée et de police est largement inférieur à ce que pensaient les Tunisiens. « Seulement 35.000 troupes qui ne sont pas très bien formés et équipés et sont à peine capables de défendre nos frontières avec la Lybie », souligne Mondher Ayed Sur le plan économique, l'homme d'affaires tunisien a dressé un bilan sur la situation alarmante de l'économie tunisienne avec 700.000 chômeurs, un pic des dettes extérieures, une baisse des investissements étrangers, élargissement du déficit budgétaire, un repli des échanges tuniso-lybiens sans occulter la faiblesse du secteur bancaire accablé par le ratio élevé de dettes défectueuses. Malgré ces indicateurs qui virent au rouge, Mondher Ayed reste optimiste quant à une sortie de crise en rappelant qu'avec tous les abus du passé, la corruption et la malversation, la Tunisie a réussi à maintenir un taux de croissance de 5%. Et pour rétablir le manque à gagner de croissance, estimé à 2 à 3%, « nous avons besoin d'une aide financière durant une période de transition de deux années» Et pour conclure le panel réservé à la révolution tunisienne, Radwan Masmoudi lance le défi à relever par la Tunisie pour réussir la transition démocratique : « le défi serait de trouver un juste équilibre entre les vertus de la religion musulmane et les vertus démocratiques. Et je pense que la Tunisie est bien placée pour développer un modèle d'un Etat islamique modéré »