L'Islam prône la tolérance, la solidarité entre humains, l'amour d'autrui, la générosité envers les gens démunis. L'article premier de la Constitution, ancienne et à venir - le consensus des partis politiques et de la société civile étant acquis – ne stipule t-il pas que « la Tunisie est une République, l'arabe en est sa langue et l'Islam sa religion » ? C'est de cet Islam que la Tunisie démocratique et la Révolution libératrice se proclament. Elles rejettent en bloc tout dérapage, tout fanatisme et tout extrémisme. L'autre Islam – une caricature entretenue par des débiles – est revendiqué par ces Salafistes, sortis dont on ne sait de quelle caverne des temps révolus. Celui là est fait de haine, de violence, de menace, de sang et de crimes. Tout ce qui ne relève pas de leurs convictions est mauvais et doit être combattu, par l'intimidation, la force et la violence. Les fanatiques mettent à profit la méconnaissance de certaines personnes des préceptes de l'Islam, le vrai, l'authentique. Ils recourent à l'exclusion. Ils multiplient les menaces de mauvais traitements, voire de mort. Ils pensent intimider les citoyennes et les citoyens. Ils se croient tout permis en faisant référence à des textes qu‘ils ont inventés eux-mêmes. Mus par une vision très étroite du monde, ces intégristes se placent au dessus des lois. La menace est leur arme favorite, l'amalgame leur argument. Les partis politiques, excepté les mouvements qui se servent de la couverture religieuse, les acteurs de la société civile, les organisations, le gouvernement provisoire doivent militer en faveur de la laïcité que les fanatiques et leurs partisans confondent sciemment avec l'athéisme. Ils ont assez d'arguments et de latitude pour barrer la route à ces extrémistes de tous bords et à ces contre révolutionnaires qui agissent sous diverses formes, dussent-ils s'allier au diable ! Le peuple tunisien n'a pas balayé une dictature pour en subir une nouvelle ! M. BEDDA