La Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) que préside la Tunisienne Souhyr Belhassen, publie, mercredi 20 juillet 2011, son premier rapport sur la situation des droits de l'homme dans la Tunisie post Ben Ali. A la suite d'une enquête sur place, la Fédération dénonce la persistance de pratiques issues du passé. En effet, la FIDH se félicite de la « volonté manifeste » des autorités d'entamer un dialogue constructif avec la société civile. Cependant, elle n'en dénonce pas moins la persistance « de pratiques issues du passé » qui résultent de décisions prises en haut lieu dans le domaine du maintien de l'ordre. La FIDH reconnaît dans son rapport que certaines manifestations se sont soldées par des actes criminels effectués par des casseurs. Elle estime cependant que cet argument ne peut en aucun cas expliquer ou justifier l'usage disproportionné de la force. Ce rapport met surtout en évidence une réalité: les forces de police tunisiennes n'ont jamais été formées à la gestion des manifestations et des troubles à l'ordre public. Elles devront l'être mais il s'agit d'une œuvre de longue haleine. Notons que ce rapport est le résultat d'une mission effectuée au mois de mai dans le pays, en coordination avec la Ligue tunisienne des droits de l'homme (LTDH) et le Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT).