Comment redonner au citoyen sa place dans la vie politique et citoyenne ? C'est l'enjeu sur lequel devront se battre les partis dans les années à venir ! En effet, depuis 14 janvier, nous ne cessons de voir s'accroître l'abstention des citoyens tunisiens aux différents débats et forums politiques, élections nationales et locales. Comment agir vite et impliquer ces citoyens dans la vie publique ? Que faut-il faire maintenant pour leur redonner cette volonté de participer ? Dire que cette indifférence au débat politique est une affaire de génération, serait se voiler la face ! Il faut aussi associer davantage les citoyens au débat public. Leur redonner envie de donner leurs opinions sur les différents projets menés par les partis. C'est l'objectif du rassemblement de cinq partis organisé à la place Habib Bourguiba où des stands ont été aménagés aux couleurs des partis pour dialoguer avec les citoyens et présenter leur programme. Que faut-il faire maintenant pour redonner cette volonté de participer aux citoyens ? Ridha Sellini du parti Afek Tounes estime que la rue est le meilleur endroit pour sensibiliser le citoyen « Cette action nous a permis d'engager avec les citoyens un débat sur nos différents projets, récolter leurs avis et leurs opinions ». Néjib Ben Zaied d'Ettakatol ajoute : « C'est très utile à quelques jours de la Constituante. Je pense que la démocratie participative est aujourd'hui un outil que doit s'emparer les partis, s'ils veulent réellement revoir un jour la participation s'améliorer. Les programmes électoraux devront se faire sur quelques « actions phares » et la ville et le pays seront bâtis avec les citoyens et avec la majorité des avis des habitants ». A 22h30, ça grouille de monde. Ils étaient nombreux à venir consulter les différents stands des partis. L'animation était exceptionnelle avec de temps à un autre une présentation avec le haut parleur du programme de chaque parti. On a eu du mal à circuler tellement le coin est pris d'assaut par les citoyens. Il y a les curieux qui veulent savoir que font ces partis. Samia, une jeune prof avoue que les sujets politiques sont souvent techniques et que le débat politique est lui, souvent superficiel : « Les politiciens doivent communiquer plus et s'approcher du peuple, car on ne s'écoute pas mutuellement. La politique est souvent le reflet de cela, on ne tient pas compte de la personne en face de soi ». Pour Radhia Khayati d'Al Wifek El Jamhouri « nous devrons innover et faire la politique autrement si on veut toucher plus les citoyens ». Helmi Ben Slimane du parti PDP essaie de convaincre les passants du programme de son parti : « Je crois que tous les citoyens ont le devoir de s'informer de l'actualité et des principaux enjeux politiques. Notre régime politique qu'est la démocratie repose sur le fait que le peuple est souverain et détient le pouvoir collectivement. Pour agir dans le meilleur de ses intérêts, on doit communiquer plus sur nos valeurs. C'est la vision que j'ai de la politique et qui peut redonner un nouveau souffle de Démocratie ! Il faut multiplier ce genre de workshop à quelques mois de la Constituante ». Nejmeddine Kasdaghli d'Ettajdid a beaucoup de monde de lui : « C'est un bon signe car les gens sont curieux. Ils veulent tout savoir. Je pense qu'ils n'ont pas tourné le dos à la politique, mais ils souhaitent y prendre part plus activement. Les partis doivent jouer le jeu de la rue et associer directement la population à leurs programmes ». A la fin du workshop, les représentants de partis progressistes au Cap Bon (PDP, Ettakatol, Afek Tounes, PDM) ont appelé les dirigeants des parti du centre à faire une coalition pré-électorale en faisant une force de tous les partis du centre progressiste et moderniste. M.Y Crédits photos : Rached Berrazagua