L'économie nationale devra croître à un rythme moyen de 3,3% par trimestre, au cours du deuxième semestre 2011, afin d'éviter une récession qui serait la première depuis 1986, a informé la dernière lettre économique de l'Observatoire de la conjoncture économique (OCE), relevant de l'Institut national de la statistique (INS). Selon la revue, la croissance se situera, au terme de l'exercice actuel, largement en dessous de son potentiel (estimé à près de 5% l'an), et ce pour la troisième année consécutive (3% en 2009 et 2010). Cette situation pourrait aboutir à une dégradation possible du potentiel de croissance de l'économie nationale, eu égard aux développements récents (fermetures d'unités de production, destruction du capital productif..), qui ont pour conséquence directe une hausse du taux de chômage. Ce constat est confirmé par l'évolution du commerce extérieur en volume en terme du troisième trimestre de l'année 2011. Les exportations et les importations ont été tantôt à la hausse et tantôt à la baisse. D'après les prévisions de l'OCE, ces mouvements laissent entrevoir une reprise lente de l'investissement et de l'activité productive au cours des prochains mois. Toutefois, l'observatoire estime que les récentes baisses du taux principal de la Banque centrale de Tunisie (ramené à 3,5%) devraient aller dans le sens d'une dynamisation des crédits octroyés aussi bien à la consommation qu'à l'investissement. La revue démontre également, que le comportement de consommation des ménages sera guidé par l'évolution des prix. L'inflation qui restait à un rythme modéré à 3,1%, jusqu'à fin juin 2011, devrait s'établir à 3,7% en Septembre. Au total, l'inflation moyenne devrait se maintenir sur l'ensemble de l'année, en deçà des 3,5%, avec un report prévu pour 2012. Rappelons que la croissance économique nationale a fléchi, au cours du 1er trimestre 2011, soit une baisse de 3,3% en glissement annuel. Toutefois, il en ressort que le climat conjoncturel s'est relativement éclairci durant le 2ème trimestre notamment avec le redémarrage des unités industrielles et un rétablissement graduel de la demande intérieure. Ainsi, le PIB a connu une croissance trimestrielle positive estimée à 5% après une contraction de 8% au premier trimestre de 2011.