« Malgré toutes les rumeurs, nous disons qu'il n'y a pas d'alliance ni avant ni après les élections, ni avec Ennahdha, ni avec une autre force politique », précise le secrétaire général du Front Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL), plus connu sous le nom Ettakatol. Dans une interview accordée au quotidien « Le Temps », M. Mustapha Ben Jâafar rappelle que la Tunisie s'apprête à vivre, dimanche, un moment historique avec les premières élections démocratiques qui jetteront les bases de la Tunisie nouvelle. Pour que ces élections réussissent, le SG d'Ettakatol appelle « toutes les forces politiques en compétition à respecter la règle du jeu et la morale dans leurs rapports les uns avec les autres ». Selon M. Ben Jâafar, l'étape actuelle est très sensible, il vaut mieux éviter les provocations du sacré et tout ce qui est de nature à perturber le climat électoral. Durant l'année qui suivra les élections, Ettakatol campera sur ses principes et son projet de société moderniste, la sauvegarde des acquis, l'égalité hommes-femmes, les libertés… Ce sont des positions en harmonie avec la société tunisienne connue pour sa modération. Ettakatol, considère que « le jour où démarreront les travaux de la Constituante, tout va changer ». « Le 23 octobre, la carte politique sera conforme à la réalité. Après cette date la Constituante aura deux missions à ne pas confondre. La première est la rédaction de la Constitution. Dans ce domaine nous défendrons avec force notre projet moderniste et de libertés, dans le cadre de notre identité arabo-musulmane et ouverte, ainsi que la consolidation des acquis pour plus de libertés et de justice. La deuxième mission concerne la direction des affaires du pays. La Constituante va élire un président qui nommera un chef de gouvernement. Ce gouvernement « d'intérêt national » aura comme priorités d'assurer la sécurité, la stabilité sociale et d'éviter tout ce qui peut perturber le travail de la Constituante, durant une année », a expliqué M. Ben Jâafar. Il faut que la volonté de rupture avec l'ancien régime soit claire. Ettakatol est contre un gouvernement de technocrates, tout en reconnaissant que le pays a besoin d'eux. La responsabilité politique doit revenir aux hommes politiques. M. Ben Jâafar considère que la meilleure solution pour le pays est « l'unité pour une année ».