- Budget: 1 million de dinars:"Bien loin de celui d'une petite association sportive" dira Mustapha Ben Jâafar Pondération, n'excluant pas l'enthousiasme, pragmatisme et souci réel de transparence, marquent l'intervention, hier du Dr. Mustapha Ben Jâafar, secrétaire général du Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDLT), Ettakatol, lors d'une conférence de presse bien suivie, au siège du parti à Tunis. Dix jours avant le démarrage officiel de la campagne électorale, comment s'est préparé Ettakatol pour les premières élections démocratiques du 23 octobre prochain? Au milieu de ces surenchères en matière de dépenses, comment Ettakatol, s'est –il comporté pour financer ses activités ? Que propose-t-il aux autres partenaires politiques pour bien préparer et donc, réussir l'après 23 octobre ? Après le 14 janvier Ettakatol devait faire face à une montagne de missions comme la mise en place de ses structures, et le suivi des vagues d'adhésions dont le rythme s'est accéléré après la publication de son programme en 100 points. On parle de 20 mille adhérents, avec 700 à 1000 nouvelles adhésions, via Internet, chaque semaine. Le parti dispose de 100 locaux répartis dans les différentes régions du pays et un nombre plus élevé de sections. " Nous avons consacré beaucoup de temps à l'élaboration du programme pour réussir la mutation du parti du statut d'un parti d'opposition à la dictature, à celui d'un parti de propositions qui se prépare à la participation au Gouvernement. Il ne suffit pas de dire ce qui ne va pas et, de temps en temps, lancer des flèches aux autres ", affirmera Mustapha Ben Jâafar. Ettakatol a passé quatre mois à élaborer son programme. Les citoyens et les autres partis peuvent en profiter. Lors de l'élaboration des 33 listes de candidats pour les élections de la Constituante, Ettakatol étant présent dans toutes les circonscriptions, il fallait beaucoup de patience et un grand sang froid, pour éviter les parachutages et satisfaire les attentes de la base. " Certains peuvent considérer que les listes manquent d'efficacité dans une logique électoraliste. La volonté des régions a été respectée ", rappellera le secrétaire général du parti. Le discours électoral a été unifié. Des ateliers ont été organisés pour permettre aux nouveaux militants de s'adapter. Concernant le financement de l'action politique, Ettakatol, avait déjà soulevé le problème. Il est un fait que l'action politique a besoin d'argent en plus des compétences et des militants pour diffuser le programme du parti. La collecte de l'argent pour l'action politique doit se faire légalement. Il fallait légiférer depuis longtemps. " Dès le lendemain du 14 janvier, nous avons appelé à réviser la loi organisant les partis politiques, surtout la question du financement ". Il est vrai que certains partis ont plus d'adhérents et sont plus riches que d'autres, il faut au moins garantir l'égalité des chances. La question n'a été posée que dernièrement par la Haute Instance de réalisation des objectifs de la Révolution. Ettakatol a organisé sa campagne de publicité politique mais " sans personnalisation ", dira Ben Jâafar qui a réitéré sa confiance totale en l'Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE). Il a appelé la classe politique à assumer ses responsabilités, en donnant le bon exemple. Par soucis de moralité, l'opinion publique doit connaître la situation financière des partis. La situation financière d'Ettakatol, s'est améliorée après le 14 janvier, une évidence. Avant on payait le loyer du local à partir des salaires des adhérents. Ettakatol avait rencontré des difficultés pour éditer son journal. De nouveaux adhérents ont rejoint les rangs du parti, dont des pauvres, des sans emploi, des cadres supérieurs et des hommes d'affaires. La sensibilité ouvrière du parti est sauvegardée. La nation est pour tous. L'argent des personnes aisées est utilisé au profit du parti et dans l'intérêt du pays, sans hypothéquer ses convictions, ni ses positions. Les comptes du parti sont affichés depuis hier, sur le site. Ben Jâafar en a présenté les détails, devant tout le monde, un budget qui dépasse à peine un milliard de millimes au 15 septembre courant. A comparer avec une association sportive, on est loin du compte. Comment se préparer pour l'après 23 octobre ? Depuis le 5 août dernier Ettakatol a participé à toutes les réunions organisées sur initiative de Iyadh Ben Achour et qui avaient abouti à la " Déclaration du processus transitoire ". Cette Déclaration est un " message claire pour rassurer l'opinion publique, la mobiliser pour le rendez-vous du 23 octobre et lui confirmer qu'il n'y aura pas de vide le 24 ", dira Ben Jâafar. Il ajoute " dès aujourd'hui, nous prenons l'initiative avec des partis politiques représentés dans l'Instance pour la réalisation des objectifs de la Révolution, des indépendants, des représentants de la société civile pour discuter de l'après 23 octobre ". C'est une réflexion plurielle et une concertation qui concernera les mesures urgentes à prendre en matière d'emploi, de développement régional, de justice et des institutions à créer après les élections. " Cette initiative d'échanges et de rencontres doit avoir également le mérite d'offrir à nos compatriotes qui s'inquiètent et s'interrogent sur l'avenir politique du pays, l'image de partis et d'organisations de la société civile responsables qui, en pleine période électorale, sont capables de communiquer positivement dans le seul souci de donner tous les gages de réussite à la période post-électorale ". L'objectif est le rétablissement de la confiance. Ainsi, le mot " Dégage " n'aura plus sa place. Avec le retour de l'espoir, la Tunisie sera remise sur la bonne voie. Peut-on anticiper sur les résultats du 23 octobre et des alliances à nouer par la suite ? Tout en espérant atteindre 15 à 20% des voix, au cas où il n' y aurait pas d'abstention élevée, Mustapha Ben Jâafar, préfère temporiser, rester réaliste et attendre, tout en exhortant ses militants à aller de l'avant dans le respect des autres, considérés comme des concurrents, compétiteurs et non comme ennemis.