Le mouvement Ennahdha a organisé jeudi 10 novembre 2011 une conférence de presse au cours de laquelle il a élucidé sa vision sur le secteur touristique. « A travers cette rencontre, nous voulons confirmer notre engagement en tant que parti, à promouvoir ce secteur stratégique et lui offrir le meilleur encadrement possible », a précisé le secrétaire général du parti, M. Hamadi Jebali. D'après M. Ridha Saïdi, membre du bureau exécutif, chargé des études et de la planification du mouvement, le tourisme est un moteur principal de la croissance économique. Il contribue pour 6% dans le PIB, 2% des exportations et permet de couvrir 60% du déficit de la balance commerciale. Ce secteur dynamique fait travailler environ 12% de la main d'œuvre active. Toutefois, l'évolution du tourisme ne cache plus ses lacunes structurelles et actuelles. Pour M. Saïdi, le problème essentiel se résume dans l'absence d'une volonté politique qui exige d'élaborer une stratégie nationale permettant de mettre à niveau le tourisme. S'ajoute à cela les conditions internationales depuis la première guerre du Golfe ainsi que les crises économiques du continent européen qui ont aggravé la situation. Pour surmonter cette crise, il est nécessaire, selon Ennahdha, de rétablir la confiance des partenaires étrangers à travers des campagnes publicitaires promotionnelles intensives (Eductours, participations aux salons internationaux du tourisme, activer le rôle des ambassades et des bureaux de l'office national du tourisme à l'étranger). Il faut résoudre également, le problème de l'endettement via la création d'un comité regroupant le ministère, les hôtels, les banques, les auditeurs et les experts pour trouver des solutions cas par cas. Il est primordial d'améliorer la qualité et la diversité du service offert aux touristes, instaurer des centres de congrès qui répondent aux normes internationales, et prendre en considération les recommandations des études stratégiques telles que l'étude de l'Agence japonaise de coopération internationale, l'étude de la Banque mondiale et celle de Roland Berger. Pour le transport aérien, Ennahdha propose de soutenir la flotte nationale et d'ouvrir l'espace aérien aux compagnies étrangères tout en respectant la souveraineté de l'espace aérien du pays. Le mouvement recommande également de soutenir les relations traditionnelles européennes et d'aller vers d'autres marchés comme celui américain, japonais, canadien, chinois arabe et islamique. Encourager le tourisme intérieur et exploiter les richesses culturelles et écologiques, sont des démarches à suivre. « A l'issue de mon entretien privé avec M. Jebali, je suis conscient de l'entière disponibilité du mouvement Ennahdha à dynamiser le secteur et oeuvrer ensemble à redresser l'image du tourisme qui a perdu son rayonnement ces dernières années », a révélé M. Mohamed Belajouza, président de la Fédération tunisienne de l'Hôtellerie. Le président de la Fédération tunisienne des agences de voyages, M. Mohamed Ali Toumi, a exprimé son optimisme quant à l'avenir du secteur. Il a proposé de simplifier les procédures administratives et fiscales, notamment en faveur des investisseurs étrangers. Pour M. Toumi, il est important de renforcer les ressources du fonds alloué à la promotion du tourisme qui est soutenu par l'Etat. Cet instrument joue un rôle crucial dans l'amélioration de la qualité du produit touristique.