Le bras de fer semble être maître de la situation. Un constat s'impose. Il met en relief l'atermoiement des autorités publiques, les discussions interminables entre majorité et minorité, l'absence de volonté consensuelle, les tiraillements entre la troïka d'un côté et les partis politiques de l'autre. La détermination des représentants de la société civile est la seule lueur d'espoir d'exprimer et de faire valoir son point de vue. En témoignent les sit-in du Bardo, de la Manouba et un peu partout dans le pays. Ils traduisent le malaise qui existe actuellement. Comment évoluera la situation ? Nul ne le sait encore, tellement la situation manque de clarté. Chacun veut tirer le drap à lui. Pourquoi ne pas faire preuve de tolérance ? N'est-il pas mieux de faire prévaloir la raison, la tolérance, l'amour du prochain, la solidarité nationale… ? Dans toutes ces tractations, on voit très mal où se situe l'intérêt supérieur de la Tunisie. Les parties en présence ne semblent pas prendre en considération la gravité de la conjoncture ni les urgences qu'il faut négocier en cette fin d'année : le budget 2012, la loi de finances, outre la désignation du président de la République, du chef du gouvernement, la distribution des portefeuilles ministériels… D'où vient le blocage ? Les accusations n'en finissent pas. La coalition estime que c'est la faute des élus de l'opposition à force de vouloir mettre en cause les décisions des deux commissions issues de la Constituante en multipliant les observations et les remarques de détails insignifiants. Soupçonnée de faire perdre du temps à la communauté nationale, les élus incriminés se défendent bec et ongles. Ils taxent Ennahdha et compagnie de vouloir imposer leur diktat à l'ensemble de la Constituante et de rétablir la dictature d'une façon démocratique. Ils récusent l'usage abusif du vote et l'outrageant triomphalisme des membres d'Ennahdha. Le pouvoir serait l'unique motivation qui guide la démarche de la majorité. Les Tunisiennes et les Tunisiens sont les seuls juges des allégations des uns et des autres. Les débats étant désormais diffusés en direct à la télévision nationale, les citoyens doivent être sur leur garde. Ils sont témoins du déroulement des travaux de l'Assemblée nationale constituante. Ils sauront pointer avec discernement un doigt accusateur vers la partie qui fausse le jeu démocratique. Le peuple tunisien triomphera de ceux qui cherchent à l'induire en erreur, comme il a réussi à mener avec brio l'une des Révolutions les plus marquantes de l'histoire de l'humanité !