L'endettement est de plus un malaise qui frappe plusieurs pays, développés et sous-développés. La question a été largement posée aux rangs des économistes et experts en Tunisie dans les derniers mois. En fait, avec 40% de PIB orienté vers les dettes internes, la situation est qualifiée encore « saine ». Cette qualification a été lancée au cours d'une rencontre débat qui a eu lieu au siège de l'IACE, jeudi 12 janvier 2012. Un débat proposé par l'ATUGE (l'Association des Tunisiens des Grandes Ecoles ». L'expert Jamal Belhadj Abdallah, a rappelé que la Tunisie connait depuis trois ans, un déficit budgétaire : « Les soldes budgétaires sont insuffisants, ce qui explique le recours à l'endettement pour financer le gap ». Pour l'expert Radhi Meddeb, la Tunisie est « loin d'être surendettée ». Le recours à l'endettement n'est « ni bon ni mauvais, c'est en fonction de l'usage qu'on peut le qualifier ». Pour lui, le financement des chantiers du développement exige un recours à l'endettement : « La Révolution a gravement infecté l'économie, notamment sur le plan macro-économique. En contrepartie, les besoins de l'après 14 janvier, et les pressions sociales sont vraiment considérables : la création d'emplois, les augmentations salariales (8,5 milliard de dinars de l'ensemble d'un budget de 14milliard !), la protection du pouvoir d'achat des Tunisiens, les besoins abusifs et urgents en infrastructures spécialement pour les gouvernorats de l'intérieur… Malheureusement, on ne pourra pas faire sans s'endetter » Bien qu'elle ne soit pas trop inquiétante, la situation exige un traitement sérieux. Les experts ont préconisé l'ancrage de la stratégie de la dette publique dans un cadre macro-économique et budgétaire glissant à moyen terme, la formulation d'une stratégie de gestion intégrée des risques, le développement et la dynamisation du marché des valeurs du trésor…