La finance islamique semble être aujourd'hui un nouveau mode efficace pour la Tunisie afin d'attirer de nouveaux investisseurs : « Dans un contexte économique en turbulence que nous vivons actuellement nous avons besoin d'autres solutions afin d'accueillir des investisseurs qui voudraient financer des projets sur la base des principes de la finance islamique », a indiqué M. Néji Hergli, président de l'ordre des experts-comptables de Tunisie, dans une interview accordée à Investir en Tunisie. La finance islamique en Tunisie, son avenir, ses perspectives et ses défis ont fait l'objet d'une journée d'étude tenue samedi 28 janvier à Tunis. L'objectif est de vulgariser la culture liée à un mode de financement qui se présente comme une alternative à la finance traditionnelle. « La finance islamique mérite d'être développée davantage en Tunisie mais de préalables variables notamment un cadre réglementaire et législatif adéquat manquent. Sur le plan fiscal, cet aspect a été déjà introduit partiellement au niveau de la gestion du budget 2012 ». M. Hergi a recommandé également d'introduire l'étude de la finance islamique au niveau du cursus universitaire et consolider, par conséquent, les formations continues des cadres afin de les initier à la finance islamique pour qu'on puisse faire de la Tunisie un pôle régional financier. « L'expérience de la Tunisie est quasi-embryonnaire », a-t-il indiqué. D'une façon plus générale, la contribution de la finance islamique dans la mobilisation des concours de l'économie n'est que de l'ordre de 2,2% en 2010 contre 42% en Emirat et plus que 60% en Arabie Saoudite : « Un long chemin reste à traverser sachant qu'il s'agit d'un marché en forte progression et en croissance au niveau mondial. Aujourd'hui, on parle d'un taux de financement à 2 chiffres. Le financement islamique progresse en moyenne de 25 à 30% dans les pays du Conseil de coopération des pays du Golfe (CCG) ainsi que dans les pays du dragon asiatique. Plusieurs pays occidentaux accordent une grande importance à ce mécanisme islamique. Ils considèrent cette technique comme une alternative à la défaillance des techniques de la finance traditionnelle qui ont montré leur impuissance à résoudre la crise financière que vit le monde aujourd'hui. Dans un pays comme la Tunisie, où la religion est l'islam, nous pensons qu'il y a plusieurs facteurs clés pour développer l'industrie de la finance islamique par rapport aux autres pays de l'Occident et de l'Europe qui cherchent à mobiliser leurs ressources ». Le secrétaire d'Etat, chargé des Finances, Slim Besbès, a insisté sur le rôle des experts-comptables, des banquiers, des hommes d'affaires pour développer l'industrie de la finance islamique : « La Tunisie a besoin d'instaurer les fondements d'un développement équilibré dans tous les secteurs et dans toutes les régions, vu les potentialités qu'offre le financement islamique ». Khadija.T