Depuis quelques jours, les journalistes tunisiens mènent une bataille contre les turbulences intolérables. Le nombre des journalistes agressés par les barbus ne cesse de croître. Les dernières en date sont celles des agressions contre Sana Farhat, Zied Krichen, Sofiène Ben Hmida, Saida Garech, Hamadi Redissi et Abdelhalim El Messoudi. Qui savait à qui viendra le tour ? Les journalistes se trouvent vraiment bloqués. Devraient-t-ils diffuser des idées qui plaire à ces barbus ? Devraient-ils se soumettre à la volonté des salafistes ? Par obligation, la réponse serait oui devant un gouvernement qui ne réagit pas pour mettre un terme à ce genre d'abus. La liberté d'expression et l'indépendance de la presse se trouvent aujourd'hui devant un réel danger. C'est pour défendre leur profession que les établissements de communication écrite, visuelle et électronique se sont mobilisés ce mercredi 1er février via leur support. L'objectif est de lutter contre la spirale de l'intolérance et de la violence. Le slogan de cette compagne est : «Non aux agressions des journalistes, non à la limitation de la liberté d'expression et non à la tutelle sur les médias». Au lieu de laisser le journaliste accomplir sa mission, des groupes extrémistes, s'abritant derrière le masque de la religion, lui font la chasse. Ils perdent de vue qu'il est au service de l'opinion publique. Ils sont partout ! Ils s'attaquent à tous ceux qui s'opposent à leurs et croyance et à leur pensée. Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a clairement signifié que ces agressions sont encouragées par les déclarations incitatives de certains responsables politiques du mouvement Ennahdha. Le journaliste tunisien a toujours joué un rôle important pour défendre et garantir les droits de l'homme, même sous le régime de Ben Ali. Son initiative à protéger et soutenir une transition démocratique, avant et après la Révolution, est non négligeable. Au cours de l'exercice de ses fonctions, le journaliste se trouve devant plusieurs défis avec des moyens très limités. Pourtant, il continue à travailler sans relâche ! Que lui reproche-t-on ? Ce n'est pas lui qui crée les événements. Il les rapporter. Ses avis et ses opinions se s'expriment à partir de ce qu'il voit et entend. Comment peut-on faire du journalisme le quatrième pouvoir du pays si on continue à étouffer, voire tuer, ses pensées ? Pire, si le gouvernement n'intervient pas, tous ceux qui expriment une opinion différente de celle des salafistes seront punis. Où est donc la démocratie ? Que le gouvernement dont l'une des missions est de garantir les droits d'expression ? Le silence n'est pas une solution ! Le syndicat des journalistes avec certaines associations de presse s'adressent aujourd'hui à l'Assemblée nationale constituante. Attendons la réponse !