Enième épisode de l'interminable feuilleton « LEONI-MATEUR ». Lundi dernier, tout Mateur et particulièrement les employés de l'unité de production de Mateur-Nord et leurs familles ont accueilli avec bonheur l'accord survenu pour la réouverture du site de production et le retour à la normale. Cet accord stipulait essentiellement l'éloignement de Monem Darragi, secrétaire général du bureau l'UTT, accusé d'attiser les rancœurs et d'encourager les sit-in et grèves anarchiques. Ce monsieur a, selon des témoins, essayé de s'immoler devant l'usine après qu'il eut entamé une grève de la faim, ce qui a nécessité son arrestation pour cause de perturbation du travail dans l'usine. Celle-ci a dû arrêter son activité durant quelques heures avant de reprendre le travail. Des employés voulant soutenir Darragi se sont opposés à d'autres qui voulaient poursuivre le travail et la confrontation, assez violente, a été inévitable. Des forces de l'ordre, venant rétablir l'ordre, ont été accueillies par des jets de projectiles. On dénombre plusieurs blessés parmi les policiers. Jeudi matin, 16 février, Mateur offrait le spectacle d'une ville sinistrée avec des pavés encombrant les rues, des câbles et des pneus brûlés. Des barrages avaient été dressés à l'entrée de la ville, sur le pont de l'Oued Joumine, isolant la ville et empêchant tout déplacement vers Tunis ou Bizerte. Interrogés, la plupart des citoyens pointent du doigt l'UTT et ses représentants, responsables, selon eux de tous les maux que connaît la ville et accusés d'utiliser les ouvriers comme monnaie d'échange. Tous ceux qui ont été abordés, clament leur volonté de reprendre le travail. Certaines employées prennent cependant la défense de Monem Darragi comme étant le seul à avoir cherché à défendre leurs intérêts et à avoir dévoilé certaines manigances et débordements. Après ces incidents, certains cadres de l'usine ont bien essayé de maîtriser la situation en ramenant les ouvriers vers leurs lieux de travail, en vain, car, le propriétaire a décidé de fermer l'usine jusqu'à rétablissement complet du calme. Un responsable, s'exprimant sous couvert de l'anonymat, estime que si l'usine vient à fermer, ce sera une véritable catastrophe pour la ville.