La Tunisie a été classée, le pays le plus compétitif en Afrique par le rapport 2009, publié dans la ville sud-africaine du Cap, par la Banque africaine de développement (BAD), la Banque Mondiale et le Forum économique mondial, sur la compétitivité du continent. Le pays est classé en 36éme position au niveau mondial. La Tunisie obtient un score de 4,6 points, suivie de l'Afrique du Sud (4,4 points), du Botswana (4,2 points) et des Iles Maurice (4,2 points). Le Maroc vient en cinquième position avec 4,1 points. Présenté en marge du 19ème Forum économique mondial sur l'Afrique organisé, du 10 au 12 juin courant au Cap, ce rapport annuel est basé sur des données statistiques et des enquêtes couvrant une douzaine de secteurs (institutions, infrastructure, stabilité macro-économique, éducation et formation, santé, taille du marché, efficacité du marché, développement technologique, sophistication des affaires, innovation…) Il ressort de ce rapport que l'économie tunisienne est plus diversifiée et plus proche des marchés européens. La Tunisie est l'un des trois pays les mieux classés dans 8 des 12 secteurs retenus, alors que les Iles Maurice et l'Afrique du Sud sont tous les deux parmi les trois premiers pays dans 7 secteurs. Le pays est caractérisé par une transparence au niveau de la prise de décision publique et des politiques entreprises, un niveau bas de corruption et un haut niveau de confiance envers le gouvernement. Les institutions du pays, notées favorablement pendant un certain nombre d'années, représentent l'un de ses atouts majeurs en terme de compétitivité. Il y lieu de préciser que la Tunisie a mis en place un système développé d'encadrement de l'entreprise en tant locomotive de l'investissement et de l'emploi. Ce système compte 25 pépinières d'entreprises, 24 centres d'affaires et 21 guichets uniques, outre le démarrage cette année de la réalisation de 21 nouvelles zones industrielles dans le pays et la connexion de 54 autres zones industrielles ou de service à un réseau de communication en fibres optiques. La Tunisie figure, avec l'Afrique du Sud et les Iles Maurice, parmi les pays les mieux placés dans le domaine de la préparation technologique, alors les autres pays africains enregistrent des résultats globalement médiocres et ils sont très loin en dessous de la moyenne de l'OCDE. La Tunisie a, en effet, adopté une stratégie d'amélioration de la compétitivité économique à travers la promotion de la qualité et l'exploitation optimale des technologies de la communication. S'agissant des nouvelles technologies de l'information, les efforts ont été axés sur la facilitation de l'accès à ces technologies, ce qui a permis de porter le nombre d'abonnés à l'Internet à 286 mille et le nombre des exploitants de ce réseau à 2 millions 310 mille en 2008. Le pays compte, en outre, 8 millions 375 mille d'abonnés de téléphone mobile et fixe. Un système de santé et d'éducation qui fonctionne bien, des niveaux solides de concurrence locale et une forte capacité d'innovation, complète ce tableau positif brossé par le rapport. En effet, la Tunisie a généralisé les services de santé, et compte un médecin pour 900 habitants avec un taux de couverture sociale de 93%. Au niveau de l'infrastructure, les Iles Maurice, la Namibie et la Tunisie sont les mieux classés en Afrique. Ces pays se caractérisent par une bonne infrastructure de transport, en particulier au niveau de leurs routes et leurs ports. Ils se classent mieux que des pays européens membres de l'Union Européenne comme la République tchèque, la Lituanie et la Hongrie. Le rapport note que le pays est doté d'infrastructures répondant aux normes internationales, notamment un réseau d'autoroutes s'étendant sur 360 km, ce qui est même de consolider la compétitivité de ses produits et de faciliter l'accès aux différentes régions du pays. Il s'agit, également, de projets de consolidation de l'infrastructure portuaire du pays à travers la réalisation d'un port en eau profonde ce qui devrait renforcer la position du pays en Méditerranée, d'autant que la Tunisie a été choisie en tant que point de départ du projet des autoroutes de la mer. Des projets de spécialisation et de modernisation des ports commerciaux ont été élaborés, à travers l'actualisation du plan directeur des ports afin de leur permettre de faire face à l'accroissement du trafic. En matière de santé et d'éducation primaire, les trois premiers pays au niveau régional sont les Iles Maurice, le Maroc et la Tunisie. En ce qui concerne l'éducation supérieure et la formation, les trois meilleurs pays sont les Iles Maurice, l'Afrique du sud et la Tunisie. S'agissant de l'enseignement, le taux d'encadrement a atteint un instituteur pour chaque 17 élèves, alors que les 192 institutions universitaires que compte le pays sont fréquentées par environ 400 mille étudiants. Pour ce qui est de l'efficience du marché des biens, les trois premiers pays, les Iles Maurice, l'Afrique du sud et la Tunisie ont des marchés de biens qui sont similaires à ceux d'autres pays comme l'Espagne et le Chili dans leurs efficacité. La Tunisie et l'Afrique du sud, en particulier, se distinguent par un niveau de concurrence du marché, des systèmes fiscaux qui n'influent pas négativement sur la prise de décision dans le milieu des affaires et le secteur agricole ou qui ne sont pas excessivement coûteux pour l'économie. Pour ce qui est du niveau de sophistication du milieu des affaires, les trois pays les mieux classés sont les Iles Maurice, l'Afrique du sud et la Tunisie. Le Kenya, l'Afrique du sud et la Tunisie sont les trois premiers pays au niveau régional en matière d'innovation. Ils sont au même niveau que des pays innovateurs comme l'Inde et le Brésil. Ces pays ont des institutions scientifiques de haute qualité, investissent de manière substantielle dans la recherche-développement, et sont caractérisés par un niveau important de collaboration entre les structures d'affaires et les universités au niveau de la recherche. La Tunisie dispose, aussi, mentionne le rapport, de solides institutions environnementales. Ce nouveau classement de la Tunisie montre l'efficience de l'approche nationale en matière de développement dans les différents secteurs économiques et sociaux, ce qui la conforte dans son ambition de devenir une destination privilégiée pour l'investissement direct étranger dans la région et un pôle pour les activités innovatrices, une place financière et un centre de commerce et d'affaires en méditerranée.