« Notre entreprise a été écartée du projet à la dernière minute, bien qu'elle ait été sélectionnée parmi 47 autres au terme d'un appel d'offres, lancé par SNC-Lavalin pour la réalisation de travaux dans le chantier de Sousse », a précisé M. Wajdi Chortani, directeur général de la firme de construction Enco. Dans une déclaration à « lapresseaffaires.cyberpresse.ca », M. Chortani a affirmé qu'on a exigé de lui un pot-de-vin en contrepartie de ce contrat de sous-traitance : «On m'a dit: tu me donnes, tu travailles. Tu ne me donnes pas, tu ne travailles pas». M. Chortani rétorque qu'on lui a demandé 150 000 dinars -120 000 $- au moment de la signature du contrat. Il a refusé net : «On a fait la Révolution en Tunisie pour éliminer ce genre de chose. Au début, j'étais très content de travailler pour une société canadienne, parce que j'ai une idée des Canadiens comme étant honnêtes, professionnels et propres, mais ce n'est pas le cas avec SNC-Lavalin». C'est pour cela que l'entrepreneur tunisien a intenté, le 3 mars 2012, devant le tribunal de Sousse, une poursuite contre la firme, dans l'espoir de récupérer les pertes qu'a subies Enco dans la mésaventure. Pour sa part, M. Leslie Quinton, porte-parole de SNC-Lavalin, a assuré que la firme a suivi le processus habituel d'appel d'offres pour ce projet : « Dans tout projet, il peut arriver que des changements organisationnels aient lieu dans l'équipe de gestion ». Rappelons que SNC-Lavalin a obtenu, en novembre 2010, un contrat de 340 millions de dollars pour la conception et la construction d'une centrale au gaz d'une puissance de 429 MW à Sousse. La firme québécoise aurait réalisé ce mandat en collaboration avec Ansaldo Energia, de Gênes. SNC-Lavalin est chargée des travaux d'ingénierie et de tout le matériel auxiliaire, qui comprend la construction du générateur de puissance, les installations de traitement du gaz et de l'eau, l'air comprimé et l'installation de l'équipement d'alimentation électrique.