En ce lundi 7 mai, l'avenue Bourguiba de Bizerte, principale artère de la ville, offre au visiteur un visage différent et reposant. Dégagée des innombrables tréteaux qui encombrent trottoirs et une bonne partie de la chaussée, elle garantit une fluidité de circulation des gens et des biens, oubliée depuis des lustres. Il faut vraiment le voir pour le croire ! Certains y voient l'effet salutaire de la marche de protestation effectuée dimanche sur le gouvernorat. Les protestataires ont « interpelé » le gouverneur qui leur a demandé une dizaine de jours pour éradiquer ce phénomène endémique de commerce anarchique et illicite qui enlaidit, dans toutes les acceptions du terme, le visage d'une ville, naguère, l'une des plus belles du pays. Nous voulons bien y croire fermement bien que l'on reste sceptique quant à la capacité actuelle des autorités fussent-elles dotées de grands moyens d'y réussir. Car, ce n'est pas la première fois que des mesures dites « draconiennes » sont prises qui se trouvent immédiatement transgressées. Aujourd'hui, l'on assure que la présence des forces de l'ordre sera permanente et que l'on va veiller au grain. En attendant un nouvel envahissement des espaces qui lui sont réservés, le Bizertin tente de savourer les bons moments où il pourra déambuler sur cette avenue sans que tous ses sens soient agressés.