[TuNur.jpg]Les arguments n'étaient pas convaincants. Mme. Noura Laroussi Ben Lazreg, directrice générale de l'ANME, Agence Nationale de la Maîtrise de l'Energie, et M. Khaled Kaddour, directeur général de l'Energie, n'ont pas réussi à justifier le retard du gouvernement à accorder la licence au plus grand projet d'énergie solaire dans l'histoire de la Tunisie. Le gouvernement, selon les indices et les comportements, préfère s'endetter plutôt que d'accueillir des investisseurs étrangers qui misent sur l'emploi, la valeur ajoutée et l'image de la Tunisie en tant qu'exportateur d'énergie solaire. Le projet TuNur est en ligne droite avec cette politique économique « irrationnelle » qui insiste sur le monopole de l'Etat sur les projets énergétiques. Les procédures bureaucratiques et judiciaires compliquent la tâche et ralentissent de plus en plus le processus. Il s'agit d'un mégaprojet intégré d'exportation d'énergie solaire de 2 GW, en phase de blocage, reliant le désert ensoleillé de Rgime Maatoug, au gouvernorat de Kebelli, aux marchés électriques européens. Un projet mené par TuNur Ltd., une entreprise en joint venture Sud-Nord, en partenariat égal entre une société britannique spécialisée dans l'énergie solaire, Nur Energie Ltd., et un groupe d'entrepreneurs tunisiens dirigé par Top Oilfield Services Group et Glory Clean Energy. Le projet TuNur a été approuvé par la fondation DESERTEC le 24 janvier 2012. Cette fondation a évalué le travail de développement de TuNur et a confirmé qu'il respecte les principes qu'elles ont établis pour les projets Desertec durables. « Avec 600 km de câbles sous marins, reliant la Tunisie et l'Italie, TuNur fournira de l'électricité renouvelable à l'Europe à grande échelle, soit environ 700.000 foyers européens d'Italie, d'Allemagne, de Suisse, de France et d'Angleterre, à prix compétitifs », confirme M. Till Stenzel, Chief Executive Officer de TuNer. M. Stenzel affirme aussi que la période d'étude du projet a démarré en 2009 avec un coût total estimé à environ 10 milliard d'euros, soit 20 milliards de dinars. Ce montant énorme sera injecté dans l'économie nationale et fournira environ 1 500 emplois sur le site de construction à partir de 2014, 500 emplois direct à l'exploitation de l'unité, et environ 20.000 emplois dans la chaîne d'approvisionnement -fournisseurs du projet, fabricants d'équipements, sous-traitants au site. A ceci s'ajoute la création de savoir-faire et de la propriété intellectuelle made in Tunisia. TuNur envisage aussi de créer des partenariats avec des universités et des instituts de recherches tunisiennes. jusqu'à ce jour, les initiateurs de ce projet attendent l'accord de l'Etat pour démarrer la phase d'ingénierie, 2012- 2014, la construction, 2014-2020. Le démarrage des exportations d'électricité aura lieu à partir de 2016, si on a la licence dans les dates prévues », ajoute M. Stenzel. On se trouve ici confronté à une volonté d'investissement et à une volonté de blocage. Les responsables mentionnés ci-dessous justifient ce retard par les raisons suivantes : L'absence d'un cadre juridique pour ce genre de projet, la mise en place d'une commission pour l'évaluation du projet, l'accord du ministère de l'Energie, l'accord du ministère de la Défense, la consultation avec les européens pour vérifier la faisabilité de ce projet ...et la liste est encore trop longue! Pour mémoire, une fois validé, TuNur sera le deuxième grand projet international de taille en matière d'énergie solaire après celui des Etats Unies avec une capacité de 40 GW. Yacine Ben Chikha