[Ahmed_Othmani.jpg]Jeudi 7 juin 2012, une trentaine de personnes étaient réunies, comme perdues, dans l'immense nef de ce qui fut l'ex cathédrale de Bizerte. Dans une attente stoïque de la séance de présentation et de dédicace d'un livre « Ahmed Othmani, une vie militante » (Ed. Déméter). En présence de la veuve du militant et d'un certain nombre de ses anciens amis et codétenus, l'on a eu à déplorer, hélas, l'absence quasi-totale des représentants de la société civile et de tous ceux qui, en ces temps postrévolutionnaires, clament vouloir réhabiliter la mémoire de ceux qui ont consacré leur vie à la défense des valeurs de liberté et de dignité. C'est M. Med salah Fliss, président de la délégation spéciale de Bizerte, ami et compagnon de cellule de Ahmed Othmani qui a présenté l'ouvrage, écrit par un collectif d'auteurs de différentes nationalités : Tunisiens, Français, Anglais, Chiliens, Brésiliens, Américains qui ont eu à connaître le militant à différentes périodes de sa vie. L'ouvrage retrace l'itinéraire de la vie de feu Ahmed Othmani, vu au travers de ces différents regards. Ahmed Othmani était une grande figure du mouvement des droits de l'homme ; il fut président de Réforme Pénale Internationale. Ancien militant de la gauche des années 1960 en Tunisie, Ahmed Othmani est emprisonné en 1968 pour ses convictions politiques. Pendant plus de dix ans, 1968-1979, il subit la torture, vit l'isolement, ce qui transforme radicalement ce jeune opposant au régime autoritaire d'Habib Bourguiba. Il poursuit le combat, mais en empruntant d'autres voies, celles du militantisme « non-politique ». Il est décédé mercredi, 8 décembre, dans un accident de voiture au Maroc.