Lors de la campagne de propreté, Samir Dilou, porte-parole du gouvernement et ministre des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle, a eu, en compagnie du gouverneur et de responsables locaux, à prendre connaissance de certains aspects de la vie bizertine telle que vécue par les habitants. Entre autres curiosités ou anomalies, il a pu relever, avec l'étonnement qui sied à ce genre de cas, que les plages de Bizerte sont squattées par des groupes mafieux d'une extraordinaire audace et d'un aplomb déroutant. Des plages de Sidi Salem à celles des grottes, chaque espace de parking ou de baignade est sous la coupe de familles entières qui exigent, sans vergogne et souvent avec une rare brutalité, des droits de stationner, d'accéder à « leur » plage, qui vous « obligent » à louer leur parasol, à consommer « leurs » boissons infectes à des prix exorbitants. Inutile de discuter, vous n'aurez pas le dernier mot. Comme il est inutile d'aller chercher un autre coin de plage, ces bandes d'escrocs, qui donnent l'air d'être parfaitement organisées, sont partout. Au grand dam de tous ! Des autorités en premier lieu, puisque le gouverneur même s'est vu réclamer des droits de stationnement. S'étant enquis si le quémandeur avait un permis d'exploitation des lieux, le premier responsable s'est vu répondre qu'il en possède un, délivré par….le maire, présent sur les lieux. Pris en flagrant délit de mensonge, le quidam se rétracte. J'ai moi-même surpris un de ces individus utiliser la tente de la protection civile pour y abriter ses tables et chaises. Connivence ? Quoi qu'il en soit, aucune conséquence sur ces comportements délictueux ni sur le droit des citoyens à profiter de leur mer n'est perceptible. Au moment où nous mettons en ligne, aucune mesure ne semble devoir être envisagée pour arrêter ces escrocs et restituer les plages à leurs légitimes propriétaires. Même le membre du gouvernement n'a rien laissé transparaître d'un désir quelconque de mettre fin à cette anomalie. Nous donnons bien l'impression d'avoir peur de tout et de tout le monde et traînons les pieds pour prendre les mesures aptes à rassurer le monde. M. BELLAKHAL