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Escapade à Bir Jedi
Promenade dominicale
Publié dans Le Temps le 08 - 07 - 2012

Avant que le jeûne du mois de Ramadan ne retienne beaucoup de gens chez eux, nous proposons des promenades dans le Cap Bon.
On peut aller sur les plages Nord après avoir traversé la forêt littorale. On peut aussi aller pique-niquer dans les collines du Jebel Sidi Abderrahmane. On peut encore aller visiter les Koubbas des Saints locaux. Enfin, on peut arriver sur la plage de Bir Jedi : l'antique Siminina.

L'approche

Nous avons pris la route qui mène à El Haouaria. En passant le Pont sur l'Oued El Abid, nous avons admiré le remarquable effort de reboisement réalisé, non seulement le long des plages mais aussi sur les pentes environnantes et celles du Jebel Sidi Abderrahmane. Mais nous regrettons que les Autorités n'aient pas davantage pris soin de la magnifique ferme coloniale, construite à quelques centaines de mètres de la route et qui, à notre avis, fait partie du Patrimoine puisqu'elle est le témoignage d'un mode de vie. Hélas !

Pourquoi s'appelle-t-il l'Oued El Abid : l'Oued des esclaves ? On raconte qu'un village d'esclaves noirs, évidement, existait dans les environs !

A partir de ce pont, on circule sur une « voie royale » presque rectiligne qui doit dater des époques carthaginoise puis romaine.

A droite, la route est bordée de jolies maisons, de vergers et d'olivaies qui cèdent ensuite la place aux plantations d'eucalyptus et aux maquis tapissant les pentes du Jebel. Tous ces bois, recèlent de très belles orchidées sauvages au printemps et beaucoup de gibier. Les pistes forestières et les coupe-feu invitent à la promenade en toutes saisons.

A gauche, les maisons et les cultures font place rapidement à des bois, de pins, souvent, et de mimosas qui fixent de grandes dunes de sable.

Toute la région abrite de très nombreux oiseaux migrateurs et sédentaires.

Tous les deux à trois kilomètres, des pistes, souvent tracées par les forestiers, plus ou moins sablonneuses, mènent les chanceux propriétaires de 4 x 4, à de longues plages de sable blond, peu fréquentées même en plein été.

On peut arriver sur ces plages même avec une voiture de tourisme. Un secret : ayez une vieille bâche, bien dure, de 5 à 6 mètres de long, pliée dans un sac dans la malle. Etendue sur le sable, elle s'enfonce mais « accroche » les roues de la voiture qui avance. Puis on la secoue, on la replie et on la range.

Aux parties de pêches à la ligne, aux daurades et aux marbrés en ce moment, aux mulets plus tard, succèdent, en fin de matinée, des baignades qu'on voudrait sans fin. Mais les cabanes en roseaux construites sur la plage ou l'ombre des arbres tout proches invitent au pique-nique et ... à la sieste réparatrice.

A la hauteur du Jebel Ben Oulid, extrémité septentrionale du Jebel Sidi Abderrahmane, on rencontre les alignements de cyprès de la grande pépinière forestière de Zougag. Naguère, nous avions invité nos lecteurs à emprunter la petite route qui part de la pépinière et escalade la colline boisée, en lacets serrés jusqu'aux antennes couronnant le sommet. De là, à pied, on peut aller, en suivant la crête, en pèlerinage au très curieux marabout consacré à Sidi Abderrahmane. Dans la salle de prière, le catafalque du Saint homme voisine avec une vasque d'eau pure et fraîche qui suinte du plafond d'une grotte masquée par les murs de la Koubba.

Quelques kilomètres plus loin, on arrive au carrefour de la route d'El Haouaria et de celle qui mène, à travers tout le Cap Bon, jusqu'à Menzel Témime.

Une première promenade

Le village de Tazoghrane se trouve à un peu plus de 2 kilomètres du croisement. Les amateurs de marche peuvent laisser leur véhicule à la garde du cafetier qui tient « boutique » juste en face du carrefour et aller à pied au village dont le nom reflète une origine berbère indéniable : Tazoghrane.

Puis, ils iront jusqu'au marabout consacré à Sidi Maoui, fils du Saint homme, compagnon de Sidi Daoud, dit-on, et vénéré actuellement. Les murs de la Koubba sont littéralement tapissés d'ex-voto. A quelques pas, une table rocheuse : un dolmen assez bas, est consacrée à la mère de Sidi Maoui. Ce sanctuaire est le lieu d'un culte vivace attesté par des bougies et des offrandes déposées sous la table du dolmen. Serait-ce la survivance d'un culte beaucoup plus ancien qui a été « islamisé » ? Qui nous racontera les véritables histoires de tous ces personnages : Sidi Abderrahmane, Sidi Daoud, Sidi Maoui et sa mère, avant qu'elles ne soient perdues ? Ils font partie du patrimoine culturel tunisien.

La baignade promise

Ceux qui seront allés à Tazoghrane en voiture et en sont revenus, ainsi que les marcheurs, reprendront la route d'El Haouaria jusqu'à un carrefour situé quelques kilomètres plus loin. Une plaque indique le village de Bir Jedi à gauche. On va s'y rendre puis continuer sur une piste carrossable. N'ayez aucune crainte, nous y avons fait passer une berline « Mercedes » qui n'est pas connue pour ses aptitudes au tout terrain ! Après un cheminement de 3 kilomètres environ au sein de plantations de pins et de mimosas, on arrive sur un petit cap rocheux et on choisit : à droite, une immense plage de sable, à gauche, des criques rocheuses bordées de langues de sable. Le lieu-dit s'appelle Mraïssa. Les vaguelettes viennent s'échouer sur des bancs rocheux dont les trous recèlent beaucoup d'oursins. Les amateurs de pêche peuvent planter leur canne dans le sable et prendre, même en plein midi, des daurades et des marbrés. Les poissons sont évidement plus nombreux et plus gros quand les baigneurs sont absents en semaine ou le soir.

Les amateurs d'histoire seront ravis de découvrir les vestiges d'une bourgade antique qui s'appelait peut-être Siminina, mais désolés que la mer continue de les ronger. Des pans de mur et des pavements « mosaïqués » sortent de la petite falaise qui borde la plage.

A gauche, vers le Sud-Ouest, les soubassements de carrières antiques sont encore visibles.

A droite du Cap, en suivant la plage vers le Nord-Est, à trois kilomètres environ les amateurs d'histoire et d'après-midi « sportif » découvriront les vestiges d'un autre bourg d'époque romaine au lieu-dit Dagla. Il y a même deux sites tout proches l'un de l'autre.

Le bourg est légèrement en retrait d'un Cap qui porte les restes d'un « Corps de garde ». Il en existe un autre à moins d'un kilomètre au Sud-Ouest de Mraïssa. C'étaient, nous a-t-on dit, des postes de douane et de surveillance du territoire, peut-être d'époque husseinite.

Le plaisir de la randonnée réside dans une agréable sensation d'aventure, de découverte et d'observation des « choses » inconnues ou même connues : un insecte curieux, un bel oiseau, une jolie fleur qui embaume comme le « Lys de sable » ou les couleurs changeantes de la mer. Il faut aussi « Prendre le temps » de ... regarder, d'écouter, de sentir, de prendre une ou des photos, de « se sentir bien ».

Si l'on peut pique-niquer sous un parasol sur la plage, nous préférons aller manger et nous reposer cinq cent mètres en retrait sous les premiers mimosas. Eventuellement, pour une veillée ou une belle partie de pêche de nuit, nous apprécions la discrétion assurée par la forêt à notre campement, même s'il faut prendre d'infinies précautions – qui assurent d'abord notre survie ! – avec tous les « foyers », les cigarettes y comprises, dans une forêt ultra sèche, au sol tapissé de feuilles mortes. Le respect de l'environnement est primordial.


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