Invité ce vendredi 27 juillet par Wassim Ben Larbi dans Expresso sur Express Fm, le ministre de l'Agriculture, Mohamed Ben Salem, a reconnu la responsabilité de la SONEDE dans les coupures d'eau qu'ont connues certaines régions du pays récemment, et ce à cause des équipements qui ont été exploités, selon lui, depuis des années, à plein régime sans que des marges de sécurité soient prises. M. Ben Salem a déploré le retard qu'accuse la construction du barrage de stockage d'eau douce -26 millions de m3- qui devait être achevé en 2011 et dont les études de faisabilité ne sont pas encore finalisées. Il a annoncé que son département a trouvé un financement pour cet ouvrage dont les travaux ne peuvent démarrer qu'une fois ces études achevées. En attendant, il a indiqué que son ministère a pris toutes les précautions pour que les coupures d'eau ne se reproduisent plus et que les solutions définitives à ces coupures prendraient deux ans au moins. S'agissant des céréales, le ministre a indiqué que la récolte céréalière est, jusque-là, estimée à 2,3 millions de tonnes contre 2,5 millions de tonnes prévues, et ce, en raison de l'émergence de maladies générées par des aléas climatiques qui ont affecté certaines zones céréalières, la délégation de Mateur à titre indicatif. Il a également soutenu que cette quantité demeure en deçà des besoins du pays -2,7 à 3 millions de tonnes-, ce qui va amener le pays à recourir à l'importation en proposant pour y remédier d'agir sur l'amélioration de la productivité de cette filière et sur l'amélioration du rendement à l'hectare qui ne serait en moyenne que de l'ordre de 20 quintaux à l'hectare en Tunisie contre 100 quintaux en Europe. A ce propos, le ministre a insisté sur l'enjeu pour le pays de réaliser sa sécurité alimentaire et de maîtriser, à cette fin, la production des semences de tous les produits. Concernent les prix qualifiés d'excessifs des produits agricoles, M. Ben Salem a innocenté les agriculteurs, éleveurs et pêcheurs et fait endosser la responsabilité aux intermédiaires et à certains commerçants, faisant ainsi observer que seuls 45% de la production agricole transitent par les marchés de gros.