Dans une interview accordée au journal algérien « El Watan », en date du 19 octobre 2012, Hamadi Redissi, professeur de sciences politiques, exprime avec beaucoup d'amertume son sentiment de profond doute quant à la disposition des Islamistes tunisiens à accepter le verdict des urnes, lors des prochaines élections, s'ils arrivaient à être battus, voire seulement menacés par Nidaa Tounes M. Redissi exprime sa conviction « de la nature anti démocratique de ce courant (Ennahdha, NDLR) » et justifie ses propos par les affirmations de son leader, Rached Ghannouchi, d'une possible transgression de la Constitution. S'agissant de l'entrevue accordée par le leader nahdhaoui à de jeunes salafistes qualifiés d'immatures et aux propos qu'il leur a tenus, M. Redissi déclare que le blanc-seing qu'il leur délivre d' « animer des cercles de propagande et des écoles coraniques », révèle le désir de M. Ghannouchi « de changer à la base la nature de la société tunisienne moderniste et tolérante, en utilisant ces moyens d'endoctrinement ». Ghannouchi sait ce qu'il fait, assure M. Redissi, et il veut monter les Tunisiens les uns contre les autres. M. Redissi a réaffirmé son pessimisme quant aux perspectives d'avenir du pays en brossant un tableau politique, économique, social des plus sombres et en mettant en doute la volonté de la troïka au pouvoir de vouloir y remédier, rappelant le boycott sciemment voulu du congrès national du dialogue initié par l'UGTT, pour des raisons infondées.