Les comités de protection de la Révolution par qui la violence arrive ont-ils le droit de semer le trouble et consacrer la discorde parmi les Tunisiennes et les Tunisiens ? Les partis politiques ont-ils tort de demander leur dissolution ? Pourquoi une bonne partie de la Troïka au pouvoir, Ennahdha en tête, elle qui bénéficie de la légitimité électorale, s'entête-t-elle à taire leurs crimes contre les militants de partis de l'opposition, contre les journalistes et les médias, les artistes dans leur diversité, les intellectuels… bref, tous ceux qui pensent d'une façon autre que celle des dirigeants au pouvoir ? Les exemples de leurs agissements sont légions, à commencer par les campagnes, les sit-in et l'acharnement à nettoyer la presse des « pourris de l'ancien régime », les contre-manifestations musclées organisées contre les marches pacifiques dont les illustrations les plus remarquables se trouvent être les déchaînement du 9 avril à l'avenue Bourguiba, dans le centre ville de Tunis et plus récemment encore l'agression caractérisée contre le siège central de l'Union nationale tunisienne du travail, place Mohamed Ali, à Tunis. Idem pour les invasions répétées des locaux de chaînes de télévision privées et le saccage de leurs équipements et de leurs matériels. Le cas d'Al Hiwar Ettounsi, de la Manouba est flagrant. Plus que leur silence complice, leur laxisme à appliquer strictement la loi et à poursuivre les agresseurs, les autorités au pouvoir usent de justifications, multiplient les faux-fuyants, se perdent en conjectures, le tout pour couvrir les agresseurs, quitte à accabler les victimes. Le porte-parole du ministère de l'Intérieur ne s'est-il pas empressé de crier à la crise cardiaque alors l'autopsie, en plus de vidéos, a conclu à l'assassinat ? Pour le cas de Brahim Kassas, on a invoqué la provocation qui a entraîné la réaction sauvage des milices. Empêcher le devoir d'informer est-il conforme aux principes défendus par ces comités de protection de la Révolution ? Est-ce agir pour le bien de la Tunisie et ses idéaux que de s'en prendre à un constituant, par ailleurs dirigeant d'un parti politique, et de l'agresser verbalement et physiquement ? Ces actes impunis ont conduit à l'assassinat politique. Lotfi Nagdh a payé de sa vie son appartenance à un parti politique. Ce n'est pas un hasard que les deux personnes visées sont des militants de Nidaa Tounes, parti de l'ancien Premier ministre, une force tranquille qui monte et qui fait désormais peur au mouvement Ennahdha et à ses leaders. La Révolution a-t-elle besoin d'être défendue par de pareilles gens ? Le tort impardonnable de ces comités ou ligues de la protection de la Révolution, de leurs commanditaires et de la Troïka au pouvoir - l'histoire le confirmera certainement- la cause probablement de leur régression et l'échec cuisant qu'ils sont en train de subir est d'avoir sous-estimé le rôle du quatrième pouvoir, de se mettre les médias sur le dos et de croire un moment qu'il est aisé de soumettre les journalistes, de les intimider, de les discréditer et de leur imposer une ligne éditoriale héritée de l‘ancien régime. C'était compter sans la Révolution qui a délié les langues et libérer les plumes.