C'est une vraie bombe qui a été lâchée, vendredi 09 novembre 2012, par le Chef du gouvernement, Hamadi Jebali. Dans une interview accordée à la chaine de télévision, Al Arabiya TV, M. Jebali a annoncé que les événements survenus récemment à Douar Hicher, Ouest de Tunis, n'étaient pas arrivés par hasard : « Ce qui s'est passé à Douar Hicher nous fait peur et fait peur à la société. Les salafistes comptent imposer, par la force, un émirat islamique dans la région. Cela nous rappelle l'Iraq et l'Afghanistan. Cette affaire menace la sécurité du pays. Elle ne s'arrête pas au niveau de Douar Hicher, on a constaté les mêmes menaces à Gabès et Tataouine et plusieurs autres régions. Toutes les composantes de la société devraient refuser ce phénomène étranger à la Tunisie ». M. Jebali n'a pas caché la gravité des événements qui se sont déroulés à Douar Hicher : « J'appelle les honnêtes paysans ainsi que leurs familles à s'allier au diable s'il le faut pour garantir la sécurité dans la région. On accepte la différence des points de vue, même les opinions fanatiques, mais l'usage de la violence et l'appel à ce qui est qualifié de djihad sont inacceptables ». Le Chef du gouvernement a ajouté que la police accomplit un rôle colossal malgré des conditions médiocres. Selon le Chef du gouvernement, ces salafistes djihadistes manipulent les criminels et les vendeurs d'alcool dans la région : « Ils essaient de les manipuler et de les pousser à semer le trouble et la violence. Ils visent à créer une guerre interne pour imposer leur émirat, affaire que nous ne pouvons pas accepter ». M. Jebali a précisé, également, que le gouvernement n'est pas arrivé à assurer et garantir le niveau de sécurité nécessaire du pays : « Cela revient à la nature de la situation après la Révolution : la tension politique et sociale, la pauvreté, le chômage… ».