Le reportage d'Envoyé Spécial, diffusé sur France 2, ne peut pas passer inaperçu, notamment pour les professionnels de la sphère économique du pays. Les présidents des fédérations professionnelles du tourisme Mohamed Belajouza pour la FTH (Fédération tunisienne de l'hôtellerie) et Mohamed Ali Toumi pour la FTAV (Fédération tunisienne des agences de voyages) ne restent pas les bras croisées, surtout que cette enquête touche directement le tourisme. MM. Belajouza et Toumi ont effectué, les 23 et 24 janvier 2013, une visite professionnelle de la plus haute importance à Paris pour rencontrer les différents acteurs du marché touristique français sur la Tunisie. Etait également présent à cette rencontre, l'ambassadeur de Tunisie en France, Adel Fekih. M. Belajouza a déclaré que le plus grand acquis de la Révolution en Tunisie est la liberté de la presse. Cependant, il y a une façon de traduire la réalité : « Envoyé Spécial a manqué d'objectivité. Dans ce reportage, il y a tout un montage d'images et de propos, on montre des événements qui datent et certaines choses affirmées sont fausses. On peut boire de l'alcool à Sidi Bouzid, contrairement à ce qui est dit. Nous nous mobilisons parce qu'un tel reportage fait des dégâts. Après les Libyens voisins, les Français constituent de loin la première clientèle touristique en Tunisie. Mais ils tardent encore à revenir depuis le printemps arabe ». M. Toumi a indiqué qu'en Tunisie postrévolutionnaire il y a des extrémistes : « Cependant, il n'existe pas de menace pour le tourisme ». Les deux responsables ont confirmé qu'en Tunisie, tout va bien. Même après l'enquête d'Envoyé Spécial, les touristes ne craignent rien en venant en Tunisie. Ils ont, également, assuré que la Tunisie est aujourd'hui un pays en pleine transition démocratique. Pour sa part, l'ambassadeur a invité à ne pas mettre dans le même sac tous les religieux : « Il y a beaucoup de barbus conservateurs, et d'autres qui sont salafistes mais minoritaires. A cela s'ajoutent les jihadistes, qui sont une catégorie transnationale, un fléau qui dépasse nos frontières ».