L'Institut National de la Statistique, le Centre de recherche et des études sociales, et la Banque Africaine de développement, ont entrepris une étude intitulée « la performance du système des subventions en Tunisie ». Cette étude est basée sur l'enquête nationale sur la consommation et les dépenses des ménages de l'année 2010 et devra être publiée fin février 2013. D'après l'agence TAP, il ressort des premiers résultats de l'analyse de l'enquête nationale que «les ménages pauvres qui représentent près de 15,5% de la population tunisienne, ne perçoivent que 12% de l'enveloppe totale des subventions». Dans son analyse, l'Institut de la Statistique précise que le caractère universel (compensation indépendante du niveau de revenu) des subventions alimentaires, nuit à l'efficience de cet outil, en tant que mécanisme de lutte contre la pauvreté. En revanche, les subventions jouent un rôle indéniable comme filet de protection sociale pour la population pauvre pour laquelle les subventions représentent 20,6% de la valeur totale de leur consommation alimentaire, contre 10,3% pour la population la plus aisée ». «Par ailleurs, les subventions alimentaires contribuent à la réduction des inégalités entre les ménages en Tunisie. En effet, l'inégalité observée en 2010, mesurée par l'indice de Gini, s'élève à 37,4%, contre 38,5% en l'absence des subventions alimentaires». Cet indice constitue une mesure du degré d'inégalité de la distribution des revenus, dans une société donnée. D'après les premiers résultats de l'enquête, "tout ajustement du système des transferts sociaux devrait prendre en considération la complexité du mécanisme de la subvention, en tenant compte de l'inefficience observée de ce système (mauvais ciblage de la population pauvre), mais également du rôle indéniable que jouent les subventions dans l'amélioration du pouvoir d'achat des plus démunies ».