Sitôt les premières stupeurs passées, la population bizertine, toutes catégories et toutes sensibilités politiques confondues, est descendue dans la rue pour crier son indignation suite à l'assassinat de Chokri Belaïd. Cet acte odieux et lâche est dénoncé avec fermeté comme est rejetée l'idée de recourir à la violence et la liquidation physique des opposants politiques. Simples citoyens, magistrats, avocats, étudiants et universitaires, membres de la société civile, se sont rassemblés devant le siège de l'UGTT habités par un fort sentiment de tristesse mêlé de crainte quant à la tournure dramatique des événements et par l'incertitude qui entoure le devenir politique du pays. La procession pacifique a arpenté l'avenue Bourguiba avant de terminer devant le siège du gouvernorat où elle a transmis au gouverneur l'expression de son indignation, appelant à diligenter une enquête permettant l'arrestation et la traduction des coupables et des commanditaires de cet acte odieux et lâche en justice. Hier, mercredi 6 février 2013, la ville a vécu une atmosphère de tension extrême où l'on a craint le pire. Des renforts de police ont été acheminés qui ont fermé l'avenue Bourguiba à la circulation et pris position autour du siège régional du mouvement Ennahdha pour parer à toute éventualité. Par ailleurs, comme mesures de prévention, les établissements scolaires et universitaires ont renvoyé les élèves chez eux. Dans l'après-midi, l'on a constaté, en outre, une désertion par la population des services administratifs qui connaissent d'habitude une forte animation.