Charles Aznavour revient après 40 ans d'absence, exactement depuis l'été 1969. Sur la scène du théâtre antique de Carthage, le chanteur de la chanson française s'est produit le mardi 21 juillet, à l'âge de 85 ans, en interprétant des chansons rythmées et à texte, que ses fans n'ont jamais légué aux oubliettes. Interprétant ses grands succès français, Charles Aznavour a chanté 23 chansons de son répertoire connu, pendant environ 95 minutes sans interruption. Un concert sans entracte pour un artiste d'un certain âge et d'un âge certain. En pleine forme vocale, mais empêché de virevolter comme "j'ai l'habitude", dit-il avec humour, à cause du parterre "arrosé" d'eau, Aznavour ne lâche, tout de même, pas prise en essayant quelques pas de danse avant de promettre à son public "de retourner la prochaine fois avec des crampons". Avec son charisme de comédien, Aznavour, dans son uniforme noir, chante avec élégance et grâce. Accompagné de son orchestre et de son pianiste classique, Eric Bechot, Charles Aznavour, "ravi de sentir son public plutôt que de le voir uniquement" fait plonger ses admirateurs dans le passé avec des éternelles françaises en commençant avec "Les émigrants " et son célèbre titre "Paris au mois d'août" avant de poursuivre avec "Mourir d'aimer", pour enchaîner dans la romance et la nostalgie comme dans "Il faut savoir", "Ave Maria ", "La mamma" et "Que c'est triste Venise". Chantant la vie, la jeunesse et l'amour, Charles Aznavour a subjugué son auditoire attentif, avec des ritournelles telles que "Les plaisirs démodés" et "Désormais", avant de chanter avec sa fille Katia "Je voyage". Les ultimes moments de bonheur ont été ponctués de deux hymnes à l'amour et à la vie, avec "La bohème" et "Emmenez-moi" avant de finir avec un a capella "Sur ma vie". Adulé par le public, gâté par les ovations, Aznavour, à guichets fermés ce soir, a tout simplement subjugué pendant ce concert, programmé dans le cadre de la 45ème session du festival international de Carthage et auquel ont assisté notamment, M. Abderraouf el Basti, ministre de la culture et de la sauvegarde du patrimoine, l'ambassadeur de France en Tunisie, plusieurs personnalités, ainsi que des hommes de culture et de médias. Et avec des paroles qui continuent d'être apprises par coeur, les fans, émus ce soir, sont déja dans l'impatience de l'écouter encore et toujours, en attendant "ce printemps là", nouvelle chanson d'Aznavour, qui a laissé monter le chant en cette inoubliable nuit d'été 2009.