On vient d'annoncer en Tunisie un nouveau projet industriel, dont Tunis peut être fière : c'est un parc d'industries aéronautiques « off-shore » sis à la zone industrielle Borj Chakir 3 (prés de Tunis). Ce projet a fait l'objet d'une rencontre de presse, mercredi 28 janvier 2009 à Tunis, présidé par MM Fabrice Bregier (Directeur Général du constructeur aéronautique Airbus) et Christian Cornille, Président d'Aérolia. Mr Fabrice Bregier a annoncé, lors de son intervention, que ce parc a pour mission de développer les pièces d'aérostructures. Le projet consiste à mettre en place une unité de production d'Aerolia. Cette unité sera le noyau du parc. Selon Mr Bregier, Aerolia et Airbus comptent encourager leurs partenaires français à s'installer en Tunisie tout autour de l'unité principale d'Aerolia pour la constitution d'une zone « offshore » de composants aéronautiques, entre les différents industriels. Les axes du projet peuvent être résumés en : • Une usine d'Aérolia spécialisée dans la fabrication des sous ensembles aéronautiques avec rivetages manuels et semi-automatiques, • Fédérer un réseau de partenaires autour de l'usine pour les autres composants aéronautiques. De sa part, Mr Christian Cornille (président du leader mondial d'aérostructures) a insisté sur l'importance stratégique du projet et du choix de la Tunisie. L'importance du savoir-faire tunisien ainsi que les installations logistiques ont encouragé les dirigeants de Airbus et EADS (propriétaires de Aerolia) à concentrer leurs efforts sur le projet. Les points d'appui de la décision d'implantation en Tunisie sont : • Emplacement logistique et infrastructure à grande capacité, • Fort potentiel d'emploi avec qualification et possibilité d'accompagnement en formation par les structures privées de formations professionnelles, • Réseau de télécommunication de haut débit, • Emplacement permettant la mise en œuvre d'une zone « offshore » permettant le libre échange entre les différentes entreprises du parc. Mr Christian Cornille a évoqué qu'Airbus représente 90% du portefeuille clients d'Aerolia et l'unité implantée en Tunisie peut aider la direction à diversifier ce portefeuille. Il y a lieu de rappeler que l'usine que Aerolia prépare en Tunisie sera la quatrième implantation de la société après 3 autres en France. Ce qui signifie que cette implantation est la première en dehors du pays d'origine de l'entreprise. Les chiffres clés du mégaprojet sont : • 60 millions d'euros d'investissement, • 1500 emplois répartis comme suit : • 750 emplois dans l'unité de production d'Aérolia, • 750 emplois dans les unités de production de ses partenaires. • 20 hectares « sous douane » avec 10 hectares de provision foncière autour du parc, • 60 000 m 2 de bâtiments. Il y a lieu de rappeler que l'accord de partenariat sur les conditions d'implantation de l'usine et du parc est signé entre les représentants d'Aérolia et le gouvernement tunisien. Cette installation ne touchera pas au potentiel de recrutement de la société en France, car elle permettra de consolider la position concurrentielle d'Aérolia et de ses partenaires surtout Airbus. Airbus vient de déclarer qu'elle a géré 777 commandes nettes d'avions en 2008 dont 483 ont été délivrés durant la même année. Le géant aéronautique européen reste toujours fier de sa position commerciale (3700 avions en carnet de commandes) ce qui explique la multiplication de ses implantations offshore, dont la Tunisie sera la première. Il est attendu que la première livraison à partir du parc s'effectuera vers la fin du premier trimestre 2010. Les investisseurs ont achevé la fixation des grandes lignes du projet. La prochaine étape sera la mise en place de la structure financière et juridique. Mr Christian Cornille a rappelé que durant la période précédant l'inauguration de la nouvelle usine, la société procédera à la formation du personnel ainsi que l'installation des équipements. Selon les responsables d'Airbus, l'année 2009 sera difficile pour tout le monde à cause de la crise. Le secteur de l'aéronautique a bénéficié du soutien du gouvernement français, afin que les banques puissent réinvestir une partie de l'argent injecté par le gouvernement, soit quelque cinq milliards d'euros, ce qui est de bon augure pour Airbus. La société a également bénéficié du soutien du gouvernement tunisien. Ce dernier lui a accordé des avantages en matière de transport de ses pièces d'aérostructures finis, à partir de la Tunisie. Airbus n'a pas encore fait son choix, mais elle pense que la voie maritime est la plus avantageuse.