La feuille de route du quartet de médiation, présentée mardi pour sortir le pays de la crise a été suivie par les réactions des partis au pouvoir comme ceux qui ont exprimé leur attachement à la légitimité. Il convient de rappeler que cette feuille de route a été élaborée, dans sa seconde mouture, après concertations avec les partis politiques au pouvoir et dans l'opposition. Le quartet propose un calendrier sur quatre semaines et recommande la tenue d'une réunion en présence des trois présidents et des dirigeants des partis politiques représentés à l'ANC pour annoncer les étapes de formation du gouvernement et d'achèvement des travaux de l'Assemblée. Ennahdha annonce sa poursuite de l'examen de l'initiative et tout en déclarant du bout des lèvres accepter d'engager un dialogue, n'en laisse pas moins planer le doute, parlant « de réserves sur certains points », dont un refus catégorique d'une éventuelle dissolution du gouvernement. Ennahdha a promis de communiquer sa position dans les prochains jours. Le CPR, pour sa part, a salué l'initiative considérant qu'elle renforcera le consensus et déjouera les tentatives de mise en échec du processus démocratique. Le parti du président Moncef Marzouki souligne dans un communiqué son engagement à adhérer aux résultats du dialogue national, y compris l'accord pour la formation d'un gouvernement de compétences. Ettakatol a, de son côté, valorisé « le document de travail » et appelé les parties concernées au rétablissement de la confiance mutuelle. Pour le Courant AL-Mahabba, l'initiative peut être améliorée, cependant que son président Hechmi Hamdi, recommande de se référer au peuple et de tenir des élections anticipées. Quant au Courant démocratique des Abbou, il a rejeté en bloc la feuille de route proposée, considérant que c'est là une tentative d'instaurer une 3ème transition. Le mouvement Wafa, par la voix de son président Abderraouf Ayadi, a également rejeté l'initiative jugeant que ses initiateurs cherchent à « vider l'ANC de toutes ses prérogatives » En dépit de certaines avancées jugées de notables, la crise se poursuit, il est à relever qu'aucune date n'a été fixée pour la tenue du dialogue national. Il ne pourra être tenu tant que les réserves émises par Ennahdha ne seront pas levées ou de nouvelles concessions obtenues.