La direction des Journées Théâtrales de Carthage (JTC) vient d'annoncer que 39 pièces théâtrales tunisiennes ont été officiellement sélectionnées pour participer à la 16ème session des JTC prévues du 22 au 30 novembre 2013. Plusieurs interrogations surviennent après cette sélection des pièces. Les différentes vagues des gens du théâtre sont-elles représentées sans discrimination aucune? Le comité de sélection est-il crédible dans le choix des pièces ? Sur quels critères ont-ils sélectionné les pièces ? Ces fameuses pièces ont été retenues et évaluées leur qualité sur scène ou plutôt pour le nom de leurs réalisateurs ? On remarque de jour en jour que la situation de la culture en Tunisie se détériore après la dite « Révolution ». Celle-ci n'a vraisemblablement pas inclue en son élan la culture, entrainant en son tourbillon vertigineux une vague d'ignorance et de déni culturel. Cette fois on ne parle même pas de festivals de théâtre ou de pièces qui n'ont pas eu droit à des subventions ! Il s'agit maintenant d'une aberration. Celle de l'élimination des jeunes artistes de la scène théâtrale nationale. Au JTC 2013, on écarte les jeunes projets ! Et pourquoi pas après tout, dans un pays où la révolution des jeunes a préparé les sièges des « sages » têtes « expérimentés », qui comme on dirait « des vieux de la vieilles ». Ah cette bonne Vieilles révolution, et ses bons grands noms si bien connus, de tous les domaines, qui ne cessent de s'accaparer la part de lion écrasant la jeunesse tunisienne qui ne cessent de se débattre et d'innover. Peut-être qu'il fallait la leur donner cette ultime et ultime chance ces mêmes noms, peut être allons-nous découvrir de nouvelles choses, et s'ouvrir de nouveaux horizons. Et les jeunes ? Ils sont inexpérimentés ! Leur expérience, dieu sait comme ils l'acquièrent ! Une de ces pièces venant des jeunes talents, « Iltifef »a été écartée comme tant d'autres de la 16ème session des JTC. Aucune source ne se prononce sur les raisons de cette « exclusion », et pourtant on peut naturellement déduire qu'elles seraient plus politiques qu'artistiques ! Cette pièce présentée dans plusieurs festivals arabes et régionaux dont le festival du théâtre irakien, le festival national du théâtre professionnel à Alger, le festival arabe de Douz. Cette pièce dont le réalisateur réitère la valeur artistique de son travail. Cette pièce dont les prix accordés à l'échelle internationale témoignent ! Des jeunes talents qui voulaient tenter de présenter à leur cher pays une nouveauté. Cette pièce qui propose naïvement une nouvelle capture de la réalité, un dessin tout autre de ce que sont les choses. Dans la tentative de cette illustration parallèle, les jeunes auteurs et comédiens de cette pièce ont invité les spectateurs à observer des personnages d'histoires qui, lors d'un état d'une longue attente éprouvante d'un ouragan, entre peur et expectatives, font naître spontanément du vécu absurde qui révèlent d'un présent psychologique et social douloureux pris dans les méandres de la terreur de ce qui va arriver et de l'insatisfaction de ce qui est déjà. Enfin, nous verrons ce que cette saison apportera de bon pour le théâtre en Tunisie ! Quand on sait que tous les pays du monde, cherche même par d'absurdes «Arabs, France/America…gots talent », qu'il en va de la fierté des pays de mettre en avant ses nouveaux talents, cette mise en écart des jeunes n'ont devient que plus ahurissante. Souhir LAHIANI et Cyrine MEGANEM