Selon une note confidentielle et classée très urgente, datée du 19 décembre 2013, dont Investir En Tunisie s'est procuré une copie, le ministère de l'Industrie a tracé avec précision le schéma des augmentations futures en matière énergétique. Le futur Chef du gouvernement et actuel ministre de l'Industrie, Mehdi Jomâa, évoque une correction du système de subvention en vue de rationaliser la consommation énergétique. Ce dernier allègue, dans ce sens, une exponentielle hausse du niveau de la subvention en faveur des produits énergétiques qui a atteint le pharamineux montant de 3 734 millions de dinars, MDT, en 2013 contre 550 MDT en 2010. Selon le ministère de l'Industrie, ce niveau de subvention représente un fardeau lourd qui gangrène les équilibres financiers publics selon les paramètres suivants : • rétrécissement des ressources énergétiques nationales : -8% de la production du brut pétrolier, -9% de la production de gaz et -42% de la redevance du gazoduc algérien. • Déficit de la balance énergétique qui atteint, fin 2013, 2.4 millions de tonne en étalon pétrole. • Progression continue de la consommation nationale en produits énergétiques. • Augmentation du prix de l'énergie à l'international : une augmentation de 1 dollar US équivaut à une augmentation de 40 millions de dinars à la caisse de subvention. • Détérioration de la valeur du dinar tunisien devant les monnaies internationales : une détérioration de 10 millimes équivaut à une augmentation de 30 millions de dinars à la caisse de compensation. Dans le document cité, le gouvernement exprime sa volonté de réaliser les économies escomptées à travers : • une économie de 30% de la production énergétique à travers les énergies renouvelables (solaires, éoliennes et hydrauliques NDLR) • Révision du système de subvention et sa rationalisation en l'aiguillant vers ses vrais destinataires. • Rationalisation de la consommation énergétique et subvention des énergies renouvelables à travers la création du fonds de transition énergétique. • Légiférer sur la libéralisation du secteur de la production électrique à travers les énergies renouvelables (photovoltaïque notamment NDLR) en simplifiant les procédures, en plus de l'instauration d'incitations fiscales et financières. Ainsi le ministère de tutelle entend éliminer progressivement la subvention de l'Etat sur le secteur énergétique, d'après ce qui a été validé en conseil des ministres du 30 Octobre 2013, selon un calendrier précis prenant en compte les spécificités sectorielles et la conjoncture sociale. Et voici le calendrier prévu : Pour les cimenteries : levée totale de la compensation : 50% en début Janvier 2014 et 50% à partir de Juin 2014 ainsi que la libéralisation des prix. Pour l'électricité haute et moyenne tension : levée de 10% de la subvention tous secteurs confondus début Janvier 2014 et levée totale de la subvention dans un délai de 3 à 6 ans selon la nature de l'activité. Pour le gaz naturel haute et moyenne pression : levée de 10% de la subvention début 2014 pour la haute pression et 12% pour la moyenne pression, levée totale de la subvention dans un délai de 3 à 6 ans selon la nature de l'activité. Pour la basse tension électrique et la basse pression de gaz naturel, ainsi que les produits pétroliers, on prévoit aussi des levées de la subvention, mais rien n'a été encore précisé.