L'universitaire Faouzia Charfi, appelle à la fermeture des jardins d'enfants coraniques créés, selon elle, en toute illégalité par des associations « religieuses » en l'absence de tout contrôle et inspection de la part du ministère de la Femme et de la Famille. Sur sa page officielle Facebook, Faouzia Charfi a qualifié ces écoles de prisons qui échappant à tout contrôle et inspection de la part du ministère de la Femme et de la Famille. « Ces jardins d'enfants n'offrent pas des fleurs et de la joie aux tous jeunes enfants mais une prison conçue pour les embrigader. Une prison qui fait de nos enfants, des victimes d'un projet politique qui ne conçoit l'islam que dans le refus de l'autre, l'exclusion et l'extrême violence antinomiques à une foi sereine », a-t-elle dit, ajoutant « Que proposent ces institutions au service des partis politiques islamistes à nos petits de trois à cinq ans ? Tout d'abord, la séparation entre les filles et les garçons : on inculque déjà à la petite fille qu'elle représente le péché, qu'elle doit être voilée et que son corps doit être caché sous des robes amples et longues, on veut la convaincre qu'elle est coupable. Quant au programme des activités proposées, il est entièrement consacré à l'enseignement du Coran et à sa récitation : réciter, rien que réciter les versets coraniques. L'enfant n'a pas la possibilité de s'exprimer par des activités créatrices comme la peinture, ni d'interagir à travers les jeux avec ses camarades, ni de chanter ou danser et à aucun moment, il ne peut dire « pourquoi ? », a-t-elle affirmé. Dans une déclaration à Express Fm, elle a appelé l'Etat à assumer sa responsabilité et à faire respecter les cahiers des charges établis pour l'ouverture de jardins d'enfants. Elle s'est prononcée pour un débat national sur l'enseignement de la petite enfance et plaidé pour des jardins d'enfants où prévalent multidisciplinarité, esprit critique et culture numérique. En effet, depuis la Révolution, on assiste à la prolifération de jardins d'enfants coraniques, créés par des associations à caractère religieux et travaillant pour la plupart hors la loi. La mission de ces écoles est de former une élite wahhabite dans la société tunisienne. Elles dispensent aux petits une éducation religieuse intensive, qui ne correspond pas à leurs âges et les traitent avec sévérité, outre l'application d'un programme pédagogique importé de l'étranger et incompatible avec les valeurs religieuses des Tunisiens.