Le dernier classement, publié par le magazine Jeune Afrique, des 200 premières banques africaines, démontre des insuffisances au niveau des établissements de crédit en Tunisie. Les bailleurs de fond nationaux sont absents même du top 40 des banques en termes de produit net. Plein de questions se posent à cet égard surtout en présence d'un climat favorable pour le développement du secteur. Pourquoi la concentration ? Le secteur bancaire en Tunisie reste limité en termes de volume. Les banques de la place sont de tailles moyennes par rapport à leurs homologues africaines et arabes. Dans un pays réputé très actif dans la promotion des investissements étrangers, les banques sont appelées à étudier les possibilités d'accroissement de leurs potentiels financiers à travers des fusions étudiées permettant d'amplifier la sphère de leurs moyens financiers. Les banques tunisiennes ne peuvent pas financer des mégaprojets : par exemple, Orascom Tunisie (Tunisiana) a fait appel à des fonds étrangers pour financer son implantation en Tunisie et ce à cause des réserves limitées en devises, des dépôts et garanties jugé s insuffisants en termes de volume et surtout des problèmes d'impayés importants. Le fait de créer des groupes bancaires à travers des fusions permettra d'avancer la marge de progression et la disponibilité des fonds. D'ailleurs, on a touché de prés l'importance des groupes financiers qui ont acquis des banques tunisiennes et ont pu surmonter des situations difficiles pour assurer des retours importants sur leurs investissements. On note des cas tel que la banque Tuniso-Koweitienne (groupe caisse d'épargne), l'Union Internationale des Banques (groupe Société Générale) et Attijari Bank (groupe Attijariwafa Bank). Il y a lieu de noter à ce niveau que cette banque marocaine (Attijariwafa Bank) est classé 7ème en Afrique avec un PNB de 1 366 265 milliers de dollars et un résultat net de 388440 milliers de dollars. La concentration et le libre échange Ce choix demeure de plus en plus indispensable pour faire face aux défis de la concurrence. L'entrée en vigueur de la convention de libre échange avec l'union européenne pour la partie relative aux services permettra aux banques européennes d'accéder à notre marché d'où l'importance de se concentrer dans des « Holding financiers ». L'idée de créer « Tunisie Holding » vient dans le même sens. Cette Holding sera constituée sous la forme d'une société financière regroupant toutes les banques publiques (STB, BH, BNA) et qui mettra en place une stratégie intégrée pour intervenir dans le financement de l'économie. Tunisie Holding sera probablement classée 17ème sur le plan africain selon le critère « Total Bilan » avec 11819 m$.