Le renforcement des relations économiques entre le Maroc et la Tunisie ouvre des perspectives prometteuses de développement dans les deux pays et favorise les conditions de rapprochement entre les deux peuples frères, a affirmé le Premier ministre tunisien, Mehdi Jomaa. « Le Maroc et la Tunisie sont liés par des relations historiques et politiques privilégiées et partagent de nombreux points communs à plusieurs niveaux, y compris le regard extérieur porté sur les deux pays », a dit M Jomaa dans un entretien à la MAP, notant en même temps que les relations économiques bilatérales "restent en deçà de l'excellence de celles politiques". Pour M. Jomaa, à qui un hommage sera rendu à l'occasion du Forum Medays, organisé du 12 au 15 novembre à Tanger par l'institut Amadeus, "la promotion de ces relations passe, en sus de la volonté politique exprimée, par l'implication des opérateurs économiques". Cette approche, estime-t-il, "ne s'appuie pas sur une vision attentiste, qui dépend uniquement de la décision politique, mais s'articuleplutôt sur l'incitation des partenaires économiques à développer ces relations, à travers la mise en réseau des intérêts économiques et la consolidation de l'édifice économique commun". "Ceci nécessite peut être un peu de temps, mais il s'agit là d'une orientation fondée sur des bases solides bien ancrées", a-t-il avancé. Pour traduire cette approche dans les faits, les deux pays, a-t-il indiqué, ont œuvré ces derniers temps à intensifier les visites et les rencontres entre les hommes d'affaires, à appuyer le rapprochement entre les patronats tunisien et marocain, à réfléchir à la création d'entreprises communes (joint-venture) et à attirer des investissements étrangers. Après avoir salué le processus de développement et les réformes encours au Maroc, le responsable tunisien a mis l'accent sur la dernière visitede SM le Roi Mohammed VI en Tunisie et les tournées que le Souverain a tenues àeffectuer dans différents quartiers, ce qui a eu un effet positif sur l'image de son pays. "Cette visite traduit bien l'ampleur des relations étroites entre les deux pays, lesquelles ont dépassé le stade de l'amitié à celui d'une citoyenneté commune", a-t-il affirmé. Pour ce qui est de l'hommage qui lui sera réservé par l'Institut Amadeus, le Premier ministre a souligné qu'il s'agit avant tout d'un hommage à l'expérience tunisienne et une expression de l'intérêt que porte cet institut à la réussite de cette expérience. "Cet hommage ne peut être que source de fierté pour nous", s'est-il réjoui. Concernant la situation de blocage continu de l'union du Maghreb Arabe, M. Jomaa a insisté sur l'impératif de la coopération, de l'unité et du rassemblement qui est, à ses yeux, le seul moyen pour faire faire face aux enjeux économiques et sécuritaires transfrontaliers dans la région maghrébine, lesquels ne cessent d'ailleurs de se compliquer, notant que ce processus connait une certaine dynamique dans laquelle le développement des relations économiques revêt un intérêt central. Revenant sur la situation en Tunisie, il a assuré que le pays veille à parachever ce processus transitionnel, notamment après l'organisation des élections législatives et le niveau "satisfaisant" de la participation à cette échéance, mais aussi l'acceptation par la classe politique de ses résultats, la bonne organisation au niveau sécuritaire et la neutralité de l'administration. Les autorités œuvrent aussi à assurer les bonnes conditions sécuritaires pour la tenue des élections présidentielles, qui devraient se hisser au même niveau positif des élections législatives, vues les menaces terroristes qui visent l'expérience et la stabilité de la Tunisie, a ajouté M.Jomaa. "Tous les Tunisiens, les organes de l'Etat, sureté nationale et armée, et la classe politique sont déterminés à faire de cette présidentielle une deuxième fête de la démocratie, en vue d'en faire une proclamation de la fin de cette transition démocratique difficile et l'ouverture de nouvelles pages dans le processus de transition économique et social", a-t-il affirmé. Au sujet des craintes exprimées par certains partis et acteurs politiques quant à l'éventualité d'un retour de l'"ancien régime" dans le paysage politique, M. Jomaa a souligné que "la Tunisie est en train de mettre en place des institutions démocratiques, à travers des élections libres et transparentes, que seul le peuple tunisien en peut décider le sort et garantir une vie politique normale". l a noté dans ce sens que "la maturité politique du citoyen et électeur tunisien et l'existence d'une société civile forte et d'institutions, en cours de construction, prémunissent contre toute déviation de la voie tracée ou domination de quelconque partie". L'essentiel, selon lui, est "d'œuvrer à mettre en place les programmes à même de sortir le pays de cette étape difficile, d'édifier une économie forte permettant de créer des emplois et d'assurer l'équilibre social''. C'est là, ajoute-il, la ‘'garantie d'un non-retour d'un régime autocratique". Sur le plan sécuritaire, Le Chef du Gouvernement tunisien a souligné que "nous sommes vigilants à l'égard des menaces terroristes devenues une réalité imposée aussi bien de l'intérieur que de l'extérieur", notant que les autorités tunisiennes ont réussi à "réaliser un grand progrès et porter des coups décisifs au terrorisme au niveau interne". Relevant que la situation sécuritaire en Libye et au Proche-Orient demeure une source d'inquiétude et de menace pour la région, il a assuré qu'en parallèle la Tunisie mène un travail de large concertation et d'échange d'expertises et d'informations avec ses voisins, y compris le Maroc. Au niveau économique, M. Jomaa a reconnu que l'économie tunisienne a souffert durant ces dernières années à cause des perturbations politiques et sécuritaires dans le pays, notant toutefois que l'économie a manifesté une certaine solidité malgré ces conditions, les retombées de la situation sécuritaire en Libye et la récession économique en Europe, poursuivant ainsi sa croissance, même si elle n'a pas permis de créer des postes d'emplois suffisants et de résoudre les autres problèmes. "Peu à peu la Tunisie tourne la page de cette étape, dans la mesure où les indicateurs positifs se multiplient au niveau de l'attraction des investissements étrangers", a-t-il affirmé, notant que même si la stabilité politique, sociale et sécuritaire constitue un élément positif, elle reste toutefois insuffisante. D'où l'impératif, selon lui, d'entreprendre une série de réformes, que "nous avons d'ailleurs commencé et que nous poursuivrons durant les deux prochaines années pour développer notre système économique". Sur l'éventualité pour lui d'assumer encore une fois la responsabilité si l'option d'un "gouvernement de compétences" arrive à être évoquée lors de la formation du prochain Exécutif, M. Jomaa a précisé qu'il est avant tout "venu pour accomplir une mission dont les contours et les dates sont bien clairs". Il a à, cet effet, émis l'espoir d'achever cette mission et de voir son pays avancer sur la voie de la stabilité sécuritaire, de l'instauration de différentes réformes et de la mise en œuvre des dispositions de la feuille de route, notamment celles relatives à la neutralité de l'administration et à la garantie des conditions propices pour l'organisation des élections. Le Chef du Gouvernement a insisté dans ce sens que son gouvernement a veillé, lors de cette expérience, à protéger l'Etat et ses institutions et à restaurer son autorité à travers le respect de la loi. De manière globale, "les expériences cumulées ces quatre dernières années ont montré que la Tunisie fait face à trois contraintes majeures liées à la situation sécuritaire, en particulier du côté du voisin libyen, après les grands pas franchis dans la lutte contre le terrorisme au niveau interne, en plus des défis économique et social", a-t-il résumé. "La révolution n'était pas idéologique, mais plutôt pour la liberté, la justice sociale, l'équilibre entre les régions et l'emploi, et c'est ce qui requiert un consensus national, un esprit de sacrifice et un leadership visionnaire pour conduire le pays", a ajouté M. Jomaa. Le Chef du Gouvernement a tenu enfin à souligner que "chaque pays a ses propres spécificités et la Tunisie ne cherche pas à devenir un modèle ou donner des solutions pour quiconque", notant toutefois que "l'expérience tunisienne après la révolution a prouvé que le consensus et le dialogue reste le moyen idoine pour surmonter les crises qui menacent le pays, et que l'exclusion ne mène nulle part". D'après communiqué
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