Durant toute la semaine écoulée, l'Affaire des « Grottes » de Bizerte a mobilisé la société civile dans sa quasi-totalité et profondément ému l'opinion publique (voir notre article). A tel point que le ministre de l'Equipement en personne avait fait le déplacement pour se rendre compte de visu des dommages subis par cette plage légendaire de Bizerte. La détermination des habitants et des associations d'obtenir réparation des préjudices causés était telle que le ministre s'était résolu à convoquer une réunion, au siège de son département, entre « les présumés responsables du projet contesté » et les représentants de la population pour éclaircir les tenants et les aboutissants de cette affaire et tenter d'y trouver un compromis satisfaisant pour tous les protagonistes. S'était rendue à cette réunion de lundi après-midi une forte délégation bizertine forte de quinze personnes dont cinq députés et des spécialistes. Face à eux, une équipe renforcée de la Direction Générale des services Aériens et Maritimes (DGSAM) et des représentants de l'APAL, ainsi que le bureau d'études qui avait réalisé l'étude relative au projet. Quatre heures de discussions, parfois passionnées, ont été nécessaires pour une mise au point cohérente et crédible et pour parvenir à des accords satisfaisants. Tout d'abord, la DGSAM se défend d'être l'initiatrice du projet, expliquant que celui-ci émane exclusivement de la région, « confirmant de fait, la responsabilité de la direction régionale dans cette identification strictement personnelle et partant subjective, voire arbitraire». L'on a appris également qu'il n'était nullement question que l'on démantèle une seule composante d'un projet « réalisé au profit du citoyen et avec son argent. » tout au plus l'on s'est déclaré, côté ministère de l'Equipement, de procéder à des correctifs. Au terme de cette réunion, des accommodements ont été passés, consignés sur un PV de réunion. Selon les termes des accords, le ministère s'engage à bloquer la piste menant vers les hauteurs de Cap Blanc, ouverte lors des travaux du chantier. Cette fermeture par la pose d'obstacles devrait « priver » les constructeurs anarchiques d'un accès potentiel. Un reboisement des espaces déblayés et qui permettra le blocage de la piste sera également entrepris par la DGSAM et l'APAL, conjointement. En outre, le ministère s'est engagé à démanteler les enrochements sur une longueur de 80 mètres pour un retour au statu quo ante. Ces travaux devraient être effectués avant le mois de Ramadan. La réunion a en outre permis d'obtenir d'autres résultats, c'est ainsi que l'APAL a promis la réalisation pour l'année en cours d'une étude consacrée à la protection du littoral de la Corniche, véritable priorité eu égard à l'état de délabrement dans lequel se trouvent aujourd'hui les plages mythiques de Bizerte de Sidi Salem à Ras El Blat. La délégation a réitéré en l'occurrence le refus des Bizertins de toute expansion des constructions anarchiques sur la zone forestière et les hauteurs du Cap Blanc et appelle la Direction des forêts à assumer son rôle afin d'empêcher toute agression future de la forêt et de la montagne, zones sous régime forestier, donc protégée. La délégation a également exigé l'ouverture d'une enquête devant déterminer la partie responsable de ce projet jugé « inutile » ainsi qu'une autre enquête sur « les agissements et dépassements ayant permis l'octroi d'autorisations de raccordement aux réseaux de la STEG et de la SONEDE des maisons construites sans autorisation dans cette zone forestière. Un acquis de taille a été obtenu par ce mouvement de contestation : l'indispensable adoption d'une démarche participative dans tout projet d'utilité public afin de répondre aux besoins réels de la population. En définitive, cette affaire démontre, s'il en est, l'émergence d'une force civile, peu encline aux complaisances dès lors qu'il s'agira d'agressions caractérisées de forfaitures, de violations contre le bien commun et les attributs d'une vie saine. La solidarité unanime que le mouvement a obtenue de la part de la population conforte les militants pour les causes d'intérêt public dans la justesse de leur action. Dès lors, face à des gouvernants conciliants, les transgresseurs de tout acabit n'ont qu'à revoir leurs calculs. M. BELLAKHAL
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