Une affaire d'agression caractérisée choque actuellement les Bizertins, met en émoi les associations spécialisées et bouleverse la société civile dans son ensemble. Une affaire qui met les réseaux sociaux en état d'alerte maximum pour dénoncer cet attentat perpétré contre l'un des sites naturels et maritimes les plus prestigieux du nord du pays. « Les grottes », plage rocheuse égayée de criques et de bandes de sable fin faisaient la fierté et le bonheur de tous. « Faisaient », au passé, parce que, aujourd'hui, tous sont convaincus que leur plage « des Grottes » leur a été volée, que cette région d'une indicible beauté a été dénaturée et peut-être irrémédiablement corrompue. Naguère, et aujourd'hui encore, ce sont des constructions anarchiques qui jaillissent de la verdure ambiante. Des particuliers dont personne n'aurait soupçonné qu'ils puissent acquérir des terrains en ces contrées réputées « biens publics », sans certaines louches accointances. Mais, l'affaire qui secoue Bizerte, aujourd'hui, est jugée d'autant plus grave que les auteurs de la récente agression ne sont autres que…les autorités publiques. Elle a mobilisé autour des défenseurs de l'environnement et du patrimoine naturel des milliers de personnes disposées à en découdre pour qu'on leur « restitue leur bien ». Le projet que l'on a réalisé aux « Grottes » a provoqué une véritable levée de boucliers. Les réseaux sociaux ont constitué un champ de bataille de prédilection et une vidéo de 9min32sec tournée sur les lieux du désastre a été visionnée près de neuf mille fois. Les messages de soutien et de dénonciation de cet « acte inqualifiable » affluent et les appels « à la résistance » s'élèvent. Face à l'émotion suscitée, les autorités n'ont eu que le seul choix de convoquer une réunion, tenue jeudi matin 14 mai 2015 même au bureau de la déléguée de Bizerte-nord et à laquelle plusieurs parties ont été convoquées afin d'être écoutées : représentant du ministère de l'Equipement, celui de l'APAL (L'Agence de Protection et d'Aménagement du Littoral), des représentants d'associations de protection de l'environnement, des représentants de la société civile...plusieurs questions ont été soulevées. Qui est derrière ce projet ? Qui a donné l'ordre qu'il soit réalisé ? D'où viennent les investissements ? Quelles solutions envisager, maintenant que ce qui semble être un mal est fait ? Les autorités régionales, par la voix de la déléguée, se sont déclarées surprises et que ce projet a été fait à leur insu. Même son de cloche du côté de l'APAL, laquelle par l'entremise de son directeur régional s'est dite opposée à un tel projet qui « s'est fait sans leur consultation ». Mais alors ? Le représentant de l'équipement, étant entendu, a donné la genèse d'un tel projet. L'on a appris que ce dernier a été « décidé » au ministère même et qu'un budget assez consistant lui a été assigné. On parle de quelque 700 mille dinars pour réaliser plusieurs travaux de protection d'escaliers menant à la plage, d'enrochements, ouvrage d'art pour l'évacuation des eaux pluviales (?)…Mais, il peut sembler curieux que le ministère décide des travaux sur un site qu'il ne connaît pas. L'on a appris, cependant, que le ministère a bien sollicité les services chargés des travaux maritimes à la direction de l'équipement de Bizerte pour déterminer « une action prioritaire ». Et c'est dans l'intimité de son bureau, suite à une décision personnelle que le responsable a décidé, sans consultation d'aucune partie, que « les Grottes » nécessitaient les travaux en question. Au cours de l'hiver, et alors que les plages étaient peu fréquentées, les travaux ont débuté et les différentes composantes réalisées. Comme en cachette. Le retour de la belle saison a révélé aux visiteurs ahuris l'ampleur des dégâts. L'alerte est immédiatement donnée et les associations de protection du littoral sont mobilisées ainsi que leurs militants et sympathisants. Pour dimanche prochain, un rassemblement est prévu sur le site des grottes. Une mobilisation sans précédent se prépare. L'on ne demande ni plus ni moins que la destruction pure et simple du pont que l'on soupçonne qu'il ne rendra service qu'aux bâtisseurs clandestins et anarchiques, que l'on démantèle les enrochements et que l'on revienne au statu quo ante en rétablissant « les Grottes » dans leur état premier. On exige également qu'une enquête soit ordonnée afin de délimiter les responsabilités et de prendre les sanctions qui s'imposent. Autrement, les Bizertins, amis des « Grottes » promettent de ne pas s'arrêter à ce stade. M. BELLAKHAL
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