A l'occasion de la conférence organisée par le Ministère de l'Emploi, et de l'insertion professionnelle de la Jeunesse conjointement avec la Banque mondiale autour du thème de l'emploi et l'immigration le Mardi 05 Janvier 2010, M. Richard E Bilsborrow (Consultant auprès de la Banque Mondiale et professeur à l'université de Caroline du Nord) a présenté une intervention intitulée « Les migrations internationales en provenance d'Afrique du Nord, en particulier de Tunisie : état des données et recommandations ». Le professeur Bilsborrow a précisé que les Nations Unies viennent d'estimer que 210 millions de personnes vivront dans un pays autre leur pays de naissance en 2010, soit 3,1% de la population mondiale (75 millions en 1960 soit 2,9%). Il y a lieu de signaler que la répartition est toutefois différente car le pourcentage est beaucoup plus important dans les pays développés (9,6%) que dans les pays en développement (1,4%). La Tunisie a un stock d'émigrants à l'étranger de l'ordre de 0,9 millions contre 3,2 pour le Maroc, 2,7 pour l'Egypte et 1,1 pour l'Algérie (Fagues 2008). L'émigration concerne environ 9% de la population au Maroc et en Tunisie contre 3% pour l'Egypte et l'Algérie. Les envois des fonds présentent 5,1% par rapport au PIB en Tunisie (1,7% au plan mondial). Le professeur américain a mis l'accent sur un indice d'évolution assez important : le taux moyen net annuel de migration entre 2000 et 2005 pour 1000. La Tunisie a affiché -0,4 pour cet indicateur contre -0,5 au plan mondial. Reste à préciser que les migrations internationales ont des retombés extra-économiques à travers une certaine convergence technologique, sociale assurée par les émigrants qui transfèrent toute une culture chaque fois où ils rejoignent leurs pays d'origine. Cet aspect est un atout à part dont il faut l'exploiter d'avance.