En collaboration avec Nizar Jlidi, directeur de l'Abwab Théâtre à Tataouine et l'Institut italien de Culture, la Délégation Wallonie-Bruxelles en Tunisie présente une pièce de théâtre-action jouée par des comédiens belges d'origine italienne. Le spectacle sera donné : - à la Maison de la Culture Ibn Rachiq, av. de Paris, Tunis-centre, à 19H, le mardi 23 (en langue française) et le mercredi 24 mars (en langue italienne). - au complexe culturel de Tataouine à 19H, le vendredi 26 (en langue italienne) et le samedi 27 mars (en langue française), dans le cadre des Journées internationales du Théâtre. La Compagnie du Campus est née en 1970 d'un noyau de comédiens amateurs du Jeune Théâtre de l'Université Libre de Bruxelles. Leur but était de réaliser des formes théâtrales avec des publics les plus divers, y compris les plus défavorisés. En Belgique, cela s'appelle le théâtre-action. Le théâtre-action part du vécu quotidien et immédiat des gens qui n'ont pas le pouvoir matériel ou culturel de montrer ce qu'ils pourraient être. Le projet ? Que tout être humain qui y participe se découvre et se revendique comme créateur d'une histoire collective. Pour atteindre cet objectif, le Campus crée des œuvres autonomes, qui se forgent dans des ateliers de création théâtrale. Les spectacles, réalisés avec des non-professionnels du théâtre, maintiennent à tout moment le lien entre ce qui est dit et montré et ceux ou celles qui disent et montrent. Dans les années 80, Franco Dragone, le créateur mondialement connu du Cirque du Soleil, a animé les ateliers du Campus et participé à la création des spectacles de la Compagnie. Près de trente années d'expérience ont amené la Compagnie du Campus à développer un axe international. Les relations internationales se développent principalement avec le Québec, la France et surtout l'Italie, où la Compagnie du Campus est chargé par Wallonie-Bruxelles International d'un programme de développement du théâtre-action. Sola Andata est à la fois œuvre de mémoire et pamphlet contre les cérémonies de l'amitié belgo-italienne qui font peu de place à la détresse des paysans et ouvriers italiens, réduits à la misère après vingt ans de fascisme et qui, achetés pour trois sacs de charbon, sont devenus mineurs afin de faire gagner à la Belgique, à peine sortie de cinq années d'occupation nazie, cette autre guerre, économique mais pas moins cruelle : la bataille du charbon. Sola Andata est un spectacle où un maître de conférences rencontre un bateleur dans un colloque « qui finit par devenir un spectacle ». Il y a là une critique drôle et acerbe de l'exploitation des mineurs italiens en Belgique, miroir de l'actualité, faite d'autres immigrations et d'autres exploitations. Le spectacle est présenté avec le soutien du Ministère tunisien de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine. A l'issue de la séance du mardi 23 mars, un verre de l'amitié permettra aux comédiens de nous en dire plus sur le théâtre-action... et à tous et toutes de célébrer la Francophonie plurielle, qui se fête en Tunisie ce jour-là ! La présentation multilingue de Sola Andata est une façon originale de dire la solidarité qui doit prévaloir entre toutes les grandes langues du monde. La diversité culturelle passe par la pluralité des langues.