La deuxième journée d'information sur les olives de table tunisiennes vient juste d'être organisée, mercredi 24 mars 2010 au siège de l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (Utica). Cette journée, qui a permis de rassembler un important nombre de concernés du sujet de braquer la lumière sur ce segment des Industries agro alimentaires qui souffre non seulement de sous valorisation mais aussi de l'éparpillement de ses producteurs étant donné que bon nombre d'olive de table tunisiens n'appartiennent à aucun organisme permettant d'unifier leurs efforts et ainsi de valoriser leur production. C'est l'une des toutes constatations qui nous a été expliquée par Chokri Bayoudh, responsable au sein de la Direction générale de la Production Agricole au sein du Ministère de l'Agriculture et des Ressources Hydrauliques. Il nous a aussi précisé que 24.500 hectares seulement sont destinés à l'activité de l'huile de table, soit 1% de l'ensemble de la superficie réservée à l'huile d'olive, ce qui veut dire selon lui que ce « secteur demeure encore marginalisé ». C'est dire que les difficultés, dont les postes d'emploi qu'il offre ne sont pas définis, deviennent encore plus intéressants étant donné que seulement 500 des 18.000 tonnes que la Tunisie produit de cet olive sont acheminés vers l'exportation, alors que la majorité des quantités cueillies sont consommées localement ce qui dévalorise encore le rendement de ce produit. Selon C. Bayoudh « avec un important effort de marketing à l'internationale, l'huile d'olive tunisienne devrait être mieux appréciée dans les marchés internationaux sur lesquels nous ne sommes concurrencés que par l'Espagne et l'Egypte, mais grâce à la qualité de notre olive, on pourrait logiquement être dans les hautes marches du podium en ce qui concerne l'exportation ». A titre d'indication, l'olive de table tunisienne se vend à prés de 2.5€ alors celle espagnole se vend à moins de deux euros, l'olive de table égyptienne se vend beaucoup moins cher que cela, précise encore notre interlocuteur. Et c'est dans l'objectif de mieux valoriser la production tunisienne en olive de table qu'un guide de bonnes pratiques vient d'être lancé au cours de la même journée. Zakaria Hamed, Directeur général des industries agroalimentaires, a indiqué que le guide de bonnes pratiques a été élaboré à l'échelle internationale dans le cadre d'une stratégie visant à développer le secteur de l'agroalimentaire en général et cette filière en particulier. L'adhésion des opérateurs de cette filière aux best practices est susceptible, a-t-il dit, de leur faciliter le respect du cahier de charge relatif aux unités de transformation agroalimentaire paru en mai 2009. L'objectif est de permettre et d'œuvrer à développer le secteur de manière à exploiter les opportunités offertes par le secteur à l'échelle nationale et internationale où les réserves d'olives de table sont en baisse tandis que la demande est en hausse. Selon les données présentées au cours de la journée, la production mondiale d'olives de table est estimée à environ 2 millions de tonnes dont 80% est assurée par les pays méditerranéens. Pour Hamadi Riahi, représentant de GICA, l'hétérogénéité de la structure de production, la fluctuation de la récolte et l'absence d'organisation au niveau de la collecte et de la commercialisation de ce produit constituent les principaux points faibles de cette filière. L'étude stratégique réalisée sur le secteur a notamment recommandé d'œuvrer à assurer une production régulière d'olives de table en quantité et en qualité, de garantir une offre industrielle permettant de répondre à la demande à l'exportation, d'intégrer les opérateurs informels dans le circuit organisé et de développer le marketing.