Les négociations engagées entre Shell et le groupement Vitol / Helios avancent, mais n'ont abouti à rien encore. C'est l'une des toutes premières conclusions à retirer de la conférence de presse qui a été tenue par Xavier Le Mintier, numéro 1 de Shell en Afrique du Nord. Et beaucoup de questions restent elles aussi sans réponses. Ce que l'on a quand même appris, c'est que la compagnie ne quittera pas encore la Tunisie. Elle gardera une présence à travers sa marque (le brand), au réseau de stations de services, à son système d'information à ses standards, à ses outils et à sa politique, notamment de marketing. Le personnel lui ne fera pas l'exception « et tous ses droits seront garantis conformément à ce que stipule la loi tunisienne en vigueur » a précisé X. Le Mintier. Présente depuis prés de 88 ans en Tunisie, Shell a décidé de repenser ses activités. « Nous avons une défragmentation de nos activités qui est devenue gênante ces dernières années, ceci nous a poussé à repenser notre mode d'emploi, et nous nous sommes trouvés contraints de choisir. Alors nous avons décidé de nous désengager de nos activités down- stream, c'est-à-dire toutes les activités de livraison et de distribution et nous avons opté à nous centrer sur les activités d'exploration et d'exploitation, à savoir les activités up- stream ». C'est simple. Alors l'activité de la multinationale dans 21 pays africains changera de main. Et sur la sellette, c'est le groupement composé de Vitol et de Helios qui part favori, d'ailleurs il semble qu'il est le seul short listé. Et ça s'explique, puisque Vitol, un trader de pétrole, est géré par des anciens de Shell et qui sont en concurrence avec une autre entité relevant aussi de shell, à savoir Shell Trading. « Les décideurs de Vitol ont fait le choix stratégique d'entrer dans la distribution, Shell leur offre une chaine de distribution déjà mise en place, ainsi que son brand et sa synergie de vente dans pas moins de 21 pays africains», a précisé Le. Mintier. Le cas de retentissement du personnel est assez unique, a aussi précisé le responsable « C'est le seul pays ou nous avons rencontré un problème, ce que je comprends parfaitement ». Mais selon lui, il ne faudrait pas trop s'inquiéter puisque le nouvel acquéreur sera contraint de se plier aux exigences de la loi tunisienne en vigueur. En tout état de choses, beaucoup de questions restent sans réponses dans cette « affaire » de Shell Tunisie. D'une part, le personnel de cette société, se dit trahi par une société à laquelle elle s'était dévoué pendant de longues années, en d'une autre part, il s'agit de grandes multinationales qui ne parlent que le langage du business. Xavier Le Mintier a précisé qu'il a rencontré un nombre de membres du gouvernement tunisiens auxquels « il a expliqué qu'il s'agit d'une simple transaction qui se fait entre deux grosses entreprise et qui concerne un nombre important de pays africains ».