Le tourisme saharien est un mélange délicieux d'exotisme, d'aventure, d'exploration, de culture et de découverte. De Douz et de Tozeur en passant par le chott El Jérid, les Ksours, Tataouine, Chenini, Chebika et Mides, ce tourisme se développe mais n'a pas encore atteint sa vitesse de croisière. En effet, le sud demeure toujours une zone dortoir, d'excursion et de passage. Le taux d'occupation des unités hôtelières reste largement inférieur au taux d'occupation national. La durée moyenne du séjour est faible (1,3 jour). Pourtant, les hôtels de différent standing ne manquent pas. Les promenades à dos de chameaux, les visites de musée, les rallyes, l'exotisme et l'aventure ne suffisent plus. Le décollage du Sud passe aussi par la diversification de son produit. La création d'un golf de 18 trous à Tozeur est un bon créneau pour relancer ce pôle touristique. Ce produit de niche pourra améliorer le taux d'occupation en période de disette et attirer une bonne clientèle et améliorer la durée du séjour. Mais l'animation nocturne est quasi absente. Pas de casinos, pas de restaurant à la carte de standing, pas de lounge, de booling. Le touriste s'ennuie le soir. Il veut sortir après une journée passée au Sahara. Les hôtels manquent d'idées. Ils n'ont rien à proposer à leurs clients. On construit des hôtels sans se soucier de l'animation et sans définir un concept de vacances propre à cette zone et sans penser à un label commercial. Nos hôteliers continuent à vendre le sahara comme ils le font pour le balnéaire. Notre Sahara n'a pas su à ce jour se définir une image spécifique. Pourquoi Marrakech est devenu une destination de plus en plus prisée par les Européens ? Pourquoi pas Tozeur ou Nefta ? Ces deux villes ont de grands atouts pour réussir. Mais elles manquent de vie, d'animation et d'événements. Elles ont une image floue, qui n'est basée, à part ses dunes et ses oasis sur aucun élément concret ou concept imaginatif. Notre produit saharien qui souffre certes d'un déficit d'idées a besoin d'un nouveau souffle. Les professionnels doivent bouger car on ne peut pas continuer à développer ce tourisme saharien sans penser à offrir le plus au touriste passager. Le Sud a besoin d'une image propre à lui. Il y va de la durabilité et de la pérennité de ce créneau porteur pour notre pays.