Personne ne doute du fait que le Cap Bon est l'une des régions tunisiennes présentant plusieurs atouts qui font de lui un pôle économique à fort potentiel. Avec une superficie qui s'étend sur 2 840 km2 soit 1,8 % de la superficie du pays, et une population de plus de 733 500 habitants (selon le dernier recensement en date) soit 6,6 % de la population tunisienne et avec seulement 4 % de la superficie agricole utile de la Tunisie, le Cap Bon participe pour 14,3 % de la production agricole nationale en étant le leader de la production des agrumes (plus de 80% de la production nationale). Du côté du secteur industriel, la région représente 10% des établissements industriels du pays où l'industrie agroalimentaire reste par excellence l'épine dorsale de ce secteur même si le Textile et l'électronique font aussi parler d'eux. Quand à son activité touristique, le Cap Bon concentre le quart de la capacité totale d'hébergement touristique de la Tunisie avec environ 150 établissements hôteliers disposant de plus de 50 000 lits. Mais voilà, depuis 1'avènement du changement de 1987, Le Cap Bon a pris une toute nouvelle dimension en endossant la tunique d'un pôle universitaire et de recherche appliquée à la création et au développement industriel, et ce à travers la mise en place de nouvelles écoles et facultés venant enrichir le paysage universitaire, déjà ornementé par la présence de l'Institut Préparatoire aux Etudes d'Ingénieur Nabeul et l'Institut Supérieur des Etudes Technologiques de Nabeul. Ces nouveaux venus sont: l'école supérieure des beaux arts de Nabeul, la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Nabeul, l'Institut Supérieur des Langues Appliquées et d'Informatique de Nabeul, le centre sectoriel des métiers arts et feux. Seul bémol, que tous ces antres de la recherche et l'enseignement supérieur se concentrent tous du côté de la ville de Nabeul, alors que le Cap Bon avec sa grande superficie (comme on l'a mentionné ci-dessus) peut offrir d'autres alternatives. Certes, ces instituts et ses écoles ont apporté une vraie valeur ajoutée à la région (un boom immobilier, animation économique etc.…), mais plusieurs habitants de la région se posent la question suivante : à quand une faculté de médecine ou une école des ingénieurs au Cap Bon à l'image des autres régions? La question est légitime, car tout le monde sait que de grandes écoles ou une faculté de médecine ou de pharmacie dans la région attireront des étudiants dont le pouvoir d'achat sera plus important. En plus, qui dit grandes écoles dans une région dit pôles technologiques et industriels qui vont avec. Il est vrai que le Cap Bon a toujours été victime de sa proximité de Tunis avec 60 km la distance qui les sépare : un argument que plusieurs Capbonistes le voient obsolète tant que du côté du Sahel, avec 15 km qui séparent la ville de Monastir et Sousse, ces deux villes accueillent des écoles d'ingénieurs et une faculté de médecine. Que sera le Cap Bon en 2030 ? Cette question a été posée par « Am Salem », un agriculteur du côté de Menzel Bouzelfa. En effet, selon les dits des recherches scientifiques, avec une surexploitation des ressources de la nappe phréatique de la région par les hôteliers, cette dernière a fini par être contaminée par l'eau de mer. Et depuis des années, les eaux douces des puits de surface et les puits artésiens (sondages) se sont transformées en eaux saumâtres (eau à forte salinité). De ce fait, pour une agriculture qui se base essentiellement sur les eaux d'irrigation, la majeure partie des agriculteurs ont trouvé leur salut dans les eaux des barrages Masri et Lebna : une alternative qui reste assez coûteuse pour plusieurs agriculteurs. De ce fait, plusieurs intellectuels voient que la Cap Bon avec une situation géographique proche des deux plus grands aéroports de la Tunisie ceux de : Tunis-Carthage et Zine El Abidine Ben Ali-Enfidha et du prochain port en eaux profondes d'Enfidha sans oublier le port de Radès, à tous les arguments pour opter pour une diversification de son économie. Notons que tous les atouts cités ci-dessus peuvent attirer les plus grandes entreprises internationales et cristalliser l'implantation des unités de production les plus performantes et ce dans une multitude de zones industrielles toujours connectés avec le pôle universitaire de la région et travaillant en symbiose avec le tant attendu pôle technologique (et pourquoi pas dans l'avenir proche, on verra, la mise en place par les jeunes diplômés de la région de « start-up » à forte valeur ajoutée à l'image des boites de services spécialisées dans les ERP etc.). Rappelons-le, que depuis toujours, le Cap Bon a toujours souffert du « Brain Drain » (la fuite des cerveaux) de ses hauts cadres et de ses matières grises vers les pôles industriels et technologiques de Tunis, du Sahel et de Sfax. Et pour ne pas conclure, tous les indices laissent présager que la Cap Bon, avec ses richesses naturelles, sa situation géographique et l'étendu de sa superficie, peut devenir dans vingt ans la Californie du Maghreb. Pour la petite histoire, il reste à signaler que la ville de Nabeul, jusqu'à nos jours est l'unique ville tunisienne qui a réussi à signer un jumelage avec une ville japonaise, la ville de Seto (département d'Aichi), paraphé le 21avril 2004 sans oublier le jumelage entre le gouvernorat de Nabeul et le conseil Régional du Limousin réalisé le 30 septembre 1998.Décidément, le meilleur reste à venir !