« Où est passée la communauté des hommes d'affaires en ces heures difficiles ? », c'est la question que s'est posée Bassem Loukil dans un communiqué rendu public le 19 janvier 2011. A travers ce communiqué, l'homme d'affaires tunisien tire la sonnette d'alarme et lance un appel aux hommes d'affaires tunisiens de s'associer au mouvement actuel et de soutenir l'économie nationale pour ne pas se retrouver en crise. La révolution de nos jeunes Tunisiens était basée à l'origine sur les problèmes économiques ignorées par l'ancien régime qui persistait à dire jusqu'au dernier moment, que tout allait bien. De ce fait, il nous parait indispensable que les problèmes économiques du pays soient traités immédiatement et parallèlement aux problèmes politiques. La Tunisie peut succomber à une crise aigue et grave dans les jours et les mois qui viennent si un plan d'urgence n'est pas mis en place. Nous ne pouvons pas nous permettre d'affamer notre peuple ou ignorer l'origine principale qui nous a ramené notre liberté et dignité. Dans les pourparlers du Gouvernement provisoire avec les différents partis politiques et états civils, nous avons remarqué l'absence totale des représentants du secteur économique privé (au vu de l'inaptitude de l'UTICA à jouer ce rôle à défaut de toute crédibilité) afin d'examiner la situation urgente de nos besoins à tous les niveaux. Nous lançons ainsi un appel à Monsieur Mohamed Ghannouchi, le Premier Ministre, pour nous réunir de toute urgence afin d'examiner l'état réel de nos niveaux de stock stratégique afin d'assurer un approvisionnement normal au pays et éviter toute spéculation sur les produits alimentaires de base dont les prix ont déjà commencé à flamber. Nous avons de sérieux risques de rupture de stock en tous genres de produits, notamment alimentaires de première nécessité, dans les semaines à venir et cela ne pourra en aucun cas favoriser le retour à la normale dans les meilleures conditions. Les usines brûlées, les magasins cambriolés et saccagés ne pourront que favoriser un taux de chômage déjà hors norme et peuvent entraîner le pays dans une spirale de violence et d'instabilité sociale inédite. Encore une fois, nous tirons la sonnette d'alarme.