Pendant 23 ans, le clan des mafieux Trabelsi a toujours pu compter sur Leila Trabelsi, qui n'a pas cessé d'enrichir les siens en répartissant les affaires en fonction des appétits. L'ancienne première dame de Tunisie a dirigé de vastes opérations de détournements de fonds, expropriations et corruption en tout genre. Ce qui a constitué une fortune colossale qui n'a fait qu'attiser la colère des Tunisiens. La famille de Ben Ali et des Trabelsi ont constitué un véritable empire dans l'économie tunisienne (environ 30% du total), allant des médias aux transports, banques, télécommunications, tourisme, services aéroportuaires ou grande distribution. Belhassem Trabelsi, l'un des frères de Leila a mis la main en 2001 sur la compagnie aérienne « Karthago Airlines ». Il possède plusieurs hôtels, une des radios privées tunisiennes (Mosaique FM), des usines d'assemblage d'automobiles, le réseau de distribution Ford, une société de développement immobilier… Quand à son frère Moncef et son neveu Imed, ils sont également devenus des acteurs économiques de premier plan. Moncef a fait fortune dans la construction. Imed a commandité le vol du yacht de luxe du banquier français, Bruno Roger, dans le port de Bonifacio en Corse. Malgré les charges qui pèsent contre lui, il a été innocenté par la justice tunisienne. Devenu maire de la station touristique de la Goulette, il avait mis la main sur la grande distribution. Et la liste des avoirs des membres du clan est encore longue. Mais la chute de Ben Ali et de son clan risque donc fortement de redistribuer les cartes de l'économie du pays. Les entreprises vont continuer à tourner mais il faut désormais se demander comment les autorités vont repartir les parts. Mais cela risque de prendre quelques années. Les entreprises détenues par les Trabelsi représentent des milliers d'emplois. Et là c'est à l'exécutif, aux commissions nationales et à la justice de jouer leurs rôles pour régler le devenir de ces entreprises.