Le ministre tunisien de la Justice du gouvernement de transition vient d'annoncer que Tunis a demandé l'aide d'Interpol pour obtenir l'arrestation du président déchu Zine el-Abidine Ben Ali et de son épouse Leïla Trabelsi. Les autorités entendent également traduire devant la justice six membres de la garde présidentielle de l'ex-chef de l'Etat, pour incitation à des violences après la chute du régime. Dans ces mêmes révélations faites par le ministre de la Justice, Sakher El Materi, gendre de l'ex-dictateur aurait, parmi les charges à son encontre le commerce d'armes…Les investigations sont en cours, en attendant leur aboutissement. Mais dans tous balbutiements, quelles positions prendrait l'Arabie Saoudite. Un pays dont les dirigeants ont accueilli le dictateur déchu et certains membres de sa famille, et qui se sont engagés à ce que ce dernier « n'ait aucune activité politique ». Ils l'on accueilli et se sont engagés « à le protéger ». Ce sens de protection, pourra-t-il inclure le fait de dénoncer une demande de certaines instances internationales? Cette protection pourra-t-elle veut dire un niet vis-à-vis de la Justice Tunisienne, et derrière elle tout un peuple, qui veut que justice soit faite et que tout un chacun de ces clans soit présenté devant la justice et incriminé et même sévèrement puni pour chaque acte criminel commis à l'encontre du peuple Tunisien. Sait-on du coté saoudien que cette même demande a été l'un des slogans brandis tout au long de la Révolution tunisienne. Ou est ce que l'amitié profonde entre dictateurs, accueil à Djeddah en témoigne, va battre, encore une fois, le cours de la Justice ? Or, et de tout un autre côté, on raconte que des membres de ces familles criminelles se trouvent, ou essayent de trouver refuge au Canada. Un pays des droits de l'homme et un pays de libertés. Mais est ce que les autorités canadiennes vont-elle à leur tour obéir à la demande d'un peuple tunisien qu'ils ont toujours décrit comme ami ! C'est un vrai test non seulement à l'Arabie Saoudite et au Canada, mais c'est un test pour l'ensemble de la communauté internationale avec ses différentes composantes. Elles ont tout au long de longues décennies fait la sourde oreille quant aux dépassements de ce régime de dictature de Ben Ali, et ont suffoqué leurs médias, sous le seul prétexte de combattre le terrorisme et le radicalisme islamiste. Mais voilà que le peuple de Tunisie a renversé la donne et a mis tout le monde, à nu, devant ses propres réalités !