« La gouvernance des banques publiques tunisiennes souffre », c'est ce qu'a été révélé par M Brahim Hajji, PDG de la Banque de l'Habitat, qui s'est prononcé lors de la communication financière de la banque tenue, le 23 février 2011, au siège de la bourse de la Tunisie. Selon lui, le passage par les autorisations du Ministère des finances ou du premier ministère pour avoir leurs accord sur des actions comme le recrutement, la formation ou l'achat d'équipements s'avère être aujourd'hui inutile voir même un handicap devant le fonctionnement de la banque publique d'où la nécessité selon M.Hajji de séparer l'actionnaire de la gestion. « On a un conseil d'administration bien choisi ainsi qu'un cadre réglementaire qui peut remplir facilement ses tâches et ses fonctions sans passer par ces autorisations qui pénalisent la gestion des banques publiques qui souffrent d'un renouvellement trop faible», a-t-il déclaré. Egalement, M.Hajji a fait savoir que le taux de renouvellement des cadres et des compétences dans les banques publiques ne représente que 0,5% au terme d'une année, tandis que la norme internationale varie entre 6% et 7% chaque deux ans. Certes un chiffre qui n'a pas pu et ne peut jamais répondre aux aspirations des tunisiens notamment dans cette période de transaction démocratique. Concernant les résultats de la banque arrêtés au 31 décembre 2011, M.Hajji a fait savoir qu'en dépit des événements survenus récemment sur la Tunisie, la BH est en bonne santé et toutes ses transactions marquent une stabilité par rapport à l'année précédente. D'ailleurs, 2 des 5 banques totalement endommagées ont été déjà rouvertes et 13 points de vente ont subi des dégâts mais continuent à donner des services. Quant aux agences de Hammamet et de Mjez Elbeb, ces dernières nécessiteront une importante expertise et la reprise de leurs activités s'effectue dans les deux mois prochains. De même, on note dans ce cadre que 7 des 18 GABs endommagés ont été mis en service. Au sujet de la révolution tunisienne, le PDG de la banque a indiqué que ce changement radical et la rupture avec le régime ancien de Ben Ali représente aujourd'hui un atout pour notre pays et contribue par conséquent au renforcement de la transparence entre les intermédiaires en bourse, les banques et tous les parties concernées. En effet, à fin janvier 2011, M.Hajji a indiqué que la situation n'a pas trop affectée la banque et toutes les catégories confondues ont connu une stabilité. « Avec cette révolution, le climat des affaires va se consolider et l'équité va se réaffirmer », a-t-il précisé. En effet, avec un capital social équivalent à 90MD, la banque a enregistré une régression par rapport à l'année précédente et souhaite par conséquent revenir à un capital équivalent à 100MD dans le prochain exercice, « c'est la norme demandée », a-t-il ajouté. De leurs parts, les ressources clientèles ont évolué de 106,3 MD en 2010, soit une croissance de 3,3% par rapport à la même période de l'année précédente et ses concours ont augmenté de 548,6MD dont 431,5 MD en créances productives. De même, comparativement au 31/12/2009, les principales évolutions ont été enregistrées au niveau du produit net bancaire qui a évolué de 4,2%, les résultats bruts de d'exploitation de 3,8%, et les dotations nettes aux provisions de 22,7% tandis que le résultat net a diminué de 16%.