Le secteur du tourisme a beaucoup souffert en Tunisie à cause des événements qui ont secoués le pays durant ces derniers mois. Une déclaration qui a été confirmée par M.Mehdi Houas, ministre du commerce et du tourisme qui a fait révéler dans une interview accordée au journal électronique, « DIRECTMATIN » que le mouvement de révolte tunisien a sans surprise donné un coup de frein au tourisme dans le pays, où ce secteur représente près de 7 % du PIB et 400 000 emplois. Selon lui, Janvier et février ne sont pas des mois touristiques mais des mois où l'on prépare la saison, qui s'étend d'avril à octobre. « Nous avons enregistré une baisse de 47% du nombre de voyageurs ces deux derniers mois, mais sur un total habituellement faible. En revanche, nous avons pris du retard sur le remplissage de la saison qui approche. Nous aurons du mal à atteindre l'objectif fixé de 7 millions de touristes – comme l'année dernière. Mais nous allons nous battre pour nous en rapprocher », précise-t-il. Face à la situation actuelle, le ministre a exprimé son intérêt à bien inverser la tendance pour la saison à venir. En effet, selon lui la France est le premier pourvoyeur de touristes européens avec 1,4 million de voyageurs chaque année. « Il faut surtout rassurer les Français sur le fait que la sécurité est totale en Tunisie et que les infrastructures touristiques n'ont pas été touchées pendant les événements. Nous allons lancer très prochainement une nouvelle campagne d'affichage et de promotion. Mais nous ne voulions pas aller trop vite, afin que les gens ne fassent des amalgames avec tout ce qui se passe dans la région. Ils vont retrouver le vrai visage de la Tunisie, c'est-à-dire son peuple. Avant, on les parquait sur les plages ou dans les hôtels. Aujourd'hui, ils pourront faire le choix d'aller à la rencontre des Tunisiens s'ils en ont envie, pour un tourisme plus citoyen. Eux aussi vont être plus libres », ajoute-t-il. Concernant l'avenir des vingt-cinq hôtels appartenant au clan Ben Ali-Trabelsi, le ministre a révélé l'avantage que ces gens-là n'étaient pas investis dans la gestion courante de ces hôtels, ils étaient simplement actionnaires. Nous avons donc placé leurs parts sous propriété de l'Etat. On a mis en place un fonds pour rassurer les autres actionnaires, nommer des administrateurs judiciaires et gérer toute la logistique pour que l'activité continue à tourner. A propos les acquis de cette révolution, M.Hoaus a déclaré que cette dernière a apporté la liberté et a instauré un Etat de droit. « Mais on ne deviendra un pays démocratique que lorsque des élections auront lieu (une assemblée constituante sera élue le 24 juillet, ndlr). Pour transformer l'essai, il faut faire redémarrer l'économie. Sans cela, les gens n'auront pas la sérénité suffisante pour débattre des problématiques de fond, à savoir construire la Tunisie de demain », déclare-t-il